En recherche de sponsors, le nouveau patron de la Fédération ivoirienne de football, Yacine Idriss Diallo, s’active pour relancer l’instance, longtemps restée plongée dans une crise politique.
Au sein de la Fédération ivoirienne de football (FIF), la crise n’a que trop duré. Après avoir été vacante entre novembre 2020 et mai 2022, la présidence est désormais assurée par Yacine Idriss Diallo. Il aura fallu du temps pour digérer les multiples reports d’élections et les guerres entre candidats. Après avoir devancé Didier Drogba — pourtant soutenu par la FIFA — et Sory Diabaté lors d’un scrutin très serré, Diallo a pris les rênes de la FIF et s’est déjà mis au travail.
Ce jeudi matin, Africa Intelligence annonce que le nouveau président de la Fédération ivoirienne de Football « est entré en discussions avec plusieurs entreprises afin de finaliser le budget de la saison 2022-2023 ». A la recherche de nouveaux sponsors, Yacine Idriss Diallo forme un tandem de choc avec Ahmadou Touré, membre du comex de la FIF et associé avec lui dans le monde des affaires. La recherche de nouveaux partenaires semble être une des priorités du patron du football ivoirien. Mais pas la seule.
La première, c’est la réconciliation. Comme en politique, au sommet de l’état, Diallo a besoin de rassembler. Et, dès son élection, il prévenait vouloir « travailler avec Didier Drogba et Sory Diabaté », ses deux concurrents à l’élection. « J’insiste sur le fait que je souhaite être un président d’ouverture », résume-t-il.
Augmenter le budget annuel de la FIF
Côté finances, le patron du football ivoirien veut faire passer le budget de la FIF de 6 à 9 milliards de francs CFA, soit plus de 13 millions d’euros. D’où sa recherche active de sponsors. Qui a débuté dès le jour de son élection. La presse ivoirienne note que, le 3 juin dernier, l’opérateur Orange est revenu en force, après une longue absence, pour un match des Éléphants face à la Zambie. Par ailleurs, la FIF et Canal Plus ont entamé des négociations pour pérenniser leur partenariat.
En mai dernier, Diallo affirmait venir avec, dans sa valises de président, plusieurs nouveaux sponsors. « Je ne peux évidemment pas dévoiler les noms, mais il existe déjà un pool de partenaires économiques qui sont prêts à travailler avec la FIF », expliquait-il. Avec une volonté : celle de se tourner vers le privé. « La FIF doit trouver de nouvelles ressources : nous ne pouvons pas tout demander à l’État ivoirien, qui a d’autres priorités que le football », assurait le président de l’instance.
Donner les rênes de la sélection à un Ivoirien
Ses démarches aux côtés d’Ahmadou Touré sont donc primordiales, surtout à un an et demi de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui aura lieu en Côte d’Ivoire. Outre les finances, Diallo doit également s’atteler à remettre le sportif au centre de son projet. Dès le mois de mai, le patron de la FIF a désigné Jean-Louis Gasset comme sélectionneur, alors que le contrat de Patrice Beaumelle n’avait pas été renouvelé.
Diallo voulait alors « confier la sélection à un duo composé d’un coach étranger, ayant de solides références, et d’un Ivoirien, qui possède ses diplômes d’entraîneur ». C’est Faé Emerse qui a été nommé adjoint, comme pour préparer l’avenir : celui d’une sélection des Elephants qui sera, un jour, entraînée par un Ivoirien. « Au bout de deux ans, il y aura eu un transfert de compétences entre le premier et le second, et l’Ivoirien pourra alors prendre la place du sélectionneur étranger », affirme Diallo.
Yacine Idriss Diallo s’attelle donc actuellement à remettre sur les rails — aussi bien financiers que sportifs — la Fédération ivoirienne de football. Un véritable chantier qui prendra du temps. Mais en à peine un trimestre, Diallo a déjà bien avancé. Ce qui laisse augurer un mandat très positif, s’il se poursuit ainsi.