Lors de la cérémonie d’investiture de Denis Sassou N’Guesso en République du Congo, le Premier ministre algérien, placé entre les représentants français et égyptien, a fait en sorte d’être placé ailleurs.
Décidément, les relations franco-algériennes deviennent de plus en plus glaciales. Et ce, malgré la chaleur qui pèse sur Brazzaville, en ce jour de cérémonie d’investiture du président congolais Denis Sassou N’Guesso. Pour rappel, le Premier ministre français Jean Castex avait reporté sa visite prévue à Alger dimanche dernier. Alger n’avait que peu goûté au report de la 5e session du Comité intergouvernemental franco-algérien (CIHN) et avait accusé la France de ne pas respecter l’Algérie. « La taille et le format de la délégation française n’étaient pas à la hauteur des enjeux », avait répondu Alger.
Ce qui vient de se passer à Brazzaville ne devrait pas calmer les diplomaties française et algérienne. Alors que la présidence congolaise attendait une vingtaine de chefs d’Etat africains et de nombreux diplomates, le plan de salle a été, semble-t-il, légèrement minimisé par les organisateurs. Alors que le Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad arrivait dans la salle pour la cérémonie d’investiture, il a été surpris de voir sa chaise coincée entre celles de la France et de l’Egypte.
La France se fait toute petite
Côté français, Paris n’a pas daigné envoyer son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et s’est rabattu sur Franck Riester, son ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité. Pour le Premier ministre algérien, cet affront, ajouté à celui du report de la visite de Jean Castex à Alger, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Pour le chef de la délégation algérienne, il n’était pas question de s’assoir entre les représentants français et égyptien.
Selon nos informations, le représentant d’Alger n’a pas demandé son reste et a fait en sorte que le protocole présidentiel le change de place. Djerad a donc tout simplement échangé son fauteuil avec le représentant de la Gambie, et s’est donc placé entre le Gabon et le Nigeria… à deux fauteuils de Franck Riester. De quoi éviter les discussions avec un simple ministre délégué.
Un nouvel épisode qui montre que la tension entre Paris et Alger est à son paroxysme. Qui montre également qu’Alger ne plaisantera pas avec l’attitude arrogante de la France à son égard. Car ce changement de place obtenu par Djerad est un vrai message envoyé aussi bien à Paris qu’au Caire.