Du 6 au 9 mai 2025, Nairobi a accueilli la Conférence internationale sur le patrimoine culturel en Afrique, organisée par l’UNESCO, le gouvernement kényan et le Fonds pour le patrimoine mondial africain.
Cet événement a réuni des experts du patrimoine, des responsables gouvernementaux, des représentants de communautés locales, des ONG et des universitaires de tout le continent africain et d’ailleurs.
Un patrimoine africain sous-représenté et menacé
L’Afrique abrite une richesse culturelle et naturelle exceptionnelle, mais elle reste sous-représentée sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Depuis 2018, le nombre de sites africains inscrits est passé de 93 à 108. Cependant, 11 pays africains ne figurent toujours pas sur cette liste, et de nombreux sites sont classés en péril.
Cette situation est exacerbée par des menaces telles que les conflits armés, le changement climatique, l’urbanisation rapide et le manque de ressources pour la conservation. L’UNESCO a souligné l’urgence de préserver ce patrimoine, non seulement pour sa valeur intrinsèque, mais aussi pour son rôle dans le développement durable et la cohésion sociale.
Redéfinir l’authenticité du patrimoine africain
La conférence a mis l’accent sur la nécessité de redéfinir les concepts d’authenticité et d’intégrité du patrimoine dans le contexte africain. Les participants ont discuté de la manière dont les critères internationaux peuvent être adaptés pour mieux refléter les réalités culturelles et historiques de l’Afrique.
Cette approche vise à favoriser une meilleure identification, documentation, protection et valorisation du patrimoine africain, en tenant compte des perspectives locales et des savoirs traditionnels.
Un consensus a émergé sur l’importance d’impliquer activement les communautés locales dans la gestion et la préservation du patrimoine. Des initiatives ont été présentées, mettant en lumière des projets où les communautés jouent un rôle central, renforçant ainsi le sentiment d’appartenance et assurant une protection plus efficace des sites.
Alyssa Barry, une jeune architecte et urbaniste sénégalaise formée par l’UNESCO, a déclaré : “Il est essentiel que le patrimoine mondial profite réellement à l’Afrique et à ses communautés.”
Former la nouvelle génération de professionnels du patrimoine
L’UNESCO a également mis en avant ses efforts pour former une nouvelle génération de professionnels du patrimoine en Afrique. Depuis 2021, un programme de mentorat a permis à 60 experts de 46 pays africains de bénéficier d’une formation spécialisée, renforçant ainsi les capacités locales en matière de conservation et de gestion du patrimoine.
La conférence de Nairobi a abouti à des recommandations visant à renforcer la représentation du patrimoine africain sur la scène internationale. Parmi les mesures proposées figurent l’adaptation des critères d’inscription au patrimoine mondial, le soutien aux pays non représentés dans la préparation de nouvelles candidatures, et l’intensification des efforts pour protéger les sites en péril.
En conclusion, l’UNESCO et ses partenaires ont réaffirmé leur engagement à travailler en étroite collaboration avec les pays africains pour assurer la préservation et la valorisation de leur patrimoine culturel et naturel, essentiel pour l’identité et le développement du continent.