Depuis le coup d’Etat qui a permis au Gabon de se débarrasser d’Ali Bongo, le parti de l’ex-président tente de survivre. Mais pour cela, il va devoir se repositionner sur la scène politique.
Le Parti démocratique gabonais (PDG), autrefois au pouvoir sous la présidence d’Ali Bongo, se lance dans une démarche d’« autocritique », selon RFI, lors de ses assises organisées les 23 et 24 février. Ces rencontres marquent une première pour le PDG depuis le renversement du président par un coup d’État militaire en août 2023.
Le thème principal de ces assises, intitulé « autocritique et refondation » — tout un programme ! — témoigne de la volonté du parti de procéder à une analyse profonde de ses erreurs passées et de se réinventer. Mais surtout de survivre à l’après-Bongo. Luc Oyoubi, secrétaire général par intérim du PDG, admet que des erreurs ont été commises, pointant du doigt une gestion approximative menée par des jeunes inexpérimentés.
Durant ces deux jours de rassemblement, les militants seront encouragés à dresser un bilan critique et à formuler des propositions de réformes. Le taux de participation sera scruté de près pour évaluer l’engagement et l’adhésion des membres du PDG.
Des voix internes au parti soulignent un déficit de démocratie et dénoncent des décisions prises par un petit groupe restreint, suscitant frustrations et divisions au sein du PDG. Certains cadres appellent à un débat approfondi sur l’orientation future du parti, son rôle dans le paysage politique gabonais et sa position vis-à-vis du pouvoir actuel dirigé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema.
À l’issue de ces assises, un rapport synthétique sera rédigé et présenté lors d’un congrès prévu le 12 mars, dont l’issue s’avère cruciale pour l’avenir du PDG et sa capacité à se réinventer dans un contexte politique en pleine mutation.