Alors que vient de se dérouler la présidentielle indonésienne, zoom sur les relations entre l’archipel d’Asie du Sud-Est et le continent africain.
Au lendemain de l’élection présidentielle indonésienne, RFI pose la question des relation entre l’archipel asiatique et l’Afrique. « L’Indonésie ne veut pas apparaître comme un pays qui serait dans la recherche systématique des matières premières, la recherche systématique des marchés africains, etc. Non, ils veulent avoir une relation avec l’Afrique qui est égalitaire », affirme Christophe Dorigné-Thomson, chercheur franco-britannique en relations internationales.
Une recherche qui n’est pas fictive. Pour preuve, le président de Tanzanie, Samia Suluhu, s’est rendue en Indonésie le mois dernier pour y signer cinq accords sur l’agriculture, les minéraux, l’économie maritime, l’éducation, les relations diplomatiques, la technologie et le commerce.
Si les relations Afrique-Indonésie ont débuté dans les années 1950, lors de la conférence de Bandung, elles n’ont jamais été une priorité présidentielle jusqu’à ces dernières années. Le président Joko Widodo a alors décidé de se tourner vers l’Afrique.
En mars 2023, la vice-présidente de la Chambre de commerce indonésienne, Shinta W Kamdani, a indiqué vouloir mettre l’accent sur les exportations de produits manufacturés et créer des conditions favorables pour permettre à davantage d’entreprises et d’exportateurs indonésiens de s’exporter en Afrique. Et plus particulièrement dans la partie orientale du continent.
C’est en effet en Afrique de l’Est que le président Joko « Jokowi » Widodo a effectué, à l’été 2023, sa première tournée africaine. Il s’était alors rendu au Kenya, en Tanzanie, au Mozambique et en Afrique du Sud. Des accords commerciaux avaient, à l’époque, été signés. Un développement primordial pour un pays tel que l’Indonésie qui, en 2018, ne comptabilisait qu’une vingtaine d’entreprises ayant investi en Afrique.
Mais les relations entre l’archipel asiatique et le continent africain dépassent les simples accords économiques et commerciaux. En termes de politique, Djakarta a une stratégie propre : ne pas entrer dans une quelconque ingérence politique. Une stratégie née en 1955 lors de la conférence de Bandung, sommet fondateur du Mouvement des Non-alignés. Pour Djakarta, le souci de l’intégrité territoriale et la non-ingérence est un principe primordial.
Reste désormais à savoir quelle sera la politique africaine menée par le successeur de Widodo. L’ancien général Prabowo Subianto pourrait remporter largement la présidentielle indonésienne, devant Anies Baswedan, ex-gouverneur de Jakarta, et Ganjar Pranowo, ex-gouverneur de Java centre.