En reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, Israël compte désormais un allié de poids sur le continent africain.
Il aura fallu pas moins de trois ans. Alors que les États-Unis reconnaissaient, fin 2020, la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, en échange d’une normalisation des relations entre le royaume chérifien et Israël, Tel-Aviv a mis énormément de temps à faire, lui aussi, cette annonce promise de souveraineté. C’est désormais chose faite. Mais en attendant qu’Israël reconnaisse la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental, il a fallu un long processus diplomatique.
Tout d’abord, parce que les relations entre le Maroc et Israël n’ont pas toujours été au beau fixe ces dernières années. Rabat n’a en effet jamais hésité, malgré son approbation des Accords d’Abraham, à condamner la colonisation israélienne vis-à-vis de la Palestine. Notamment lorsque les violences israéliennes ont augmenté.
Pourtant, après la signature des Accords d’Abraham, tout semblait aller au mieux dans le meilleur des mondes entre les deux États. Israël avait même envoyé, chose historique, des hauts responsables israéliens au Maroc. Des ministres, mais aussi des officiers de l’armée, s’étaient rendus à Rabat pour des nouer des partenariats économiques et sécuritaires. L’an dernier, le Maroc a même cherché à se doter de matériel de défense israélien.
Mais le Maroc a finalement fait du surplace dans ses relations avec Israël. Outre les condamnations des violences perpétrées contre les Palestiniens, Rabat a également renoncé à accueillir, en juin, le Forum du Néguev, qui devait regrouper les pays arabes signataires des Accords d’Abraham, les États-Unis et Israël.
Mais si Rabat voulait prendre ses distances avec Israël, et plus particulièrement avec son gouvernement d’extrême droite, Tel-Aviv a trouvé la parade : reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental obligera Rabat, dans les semaines et mois à venir, à être plus souple vis-à-vis de son nouveau partenaire.
Le Maroc, par l’intermédiaire de son roi, avait demandé à ses partenaires de se positionner clairement sur la question du Sahara Occidental. C’est chose faite pour Israël, qui peut désormais compter sur le soutien implicite du Maroc, notamment en Afrique, où Tel-Aviv a déjà enregistré un camouflet au moment de demander un statut d’observateur au sein de l’Union africaine.