Le conseiller de Moïse Katumbi a été arrêté à Kinshasa. L’opposition congolaise dénonce un climat de terreur, à quelques mois de la présidentielle.
Après le projet de loi sur la « congolité », place à l’intimidation judiciaire ? Pour Moïse Katumbi, la présidentielle congolaise est un long chemin semé d’embuches. Ce mardi, le conseiller spécial de l’opposant a été arrêté à l’aéroport de N’Djili. Salomon Idi Kalonda a été appréhendé par la garde présidentielle.
Le patron du parti Ensemble pour la République dénonce un « enlèvement » et déplore une « grave dérive dictatoriale ». L’équipe de Katumbi, qui était à Kinshasa, rappelle qu’« aucun document n’a été présenté » et estime que le conseiller « a été enlevé comme un voleur ».
Selon la presse, Solomon Idi Kalonda a été arrêté sur demande des « renseignements militaires » à cause du port, non autorisé, d’une arme à feu. Mais on le sait : à Kinshasa, l’Agence nationale de renseignements (ANR) agit comme bon lui semble, et est généralement avare d’explications.
Est-ce le début d’une purge des opposants ? Outre Moïse Katumbi, plusieurs autres membres de l’opposition craignent des représailles, à l’instar de Martin Fayulu ou encore de Matata Ponyo Mapon. Pour Katumbi, la campagne s’annonce compliquée, lui qui, la semaine dernière, a déjà dû faire demi-tour alors qu’il se rendait dans le Kongo-central.
Reste à savoir comment va évoluer la situation : le 17 juin prochain, l’opposition, dans sa quasi globalité, a annoncé la tenue d’un meeting. Ce sera alors un vrai test pour la campagne, alors que plusieurs actions de l’opposition — un sit-in et une marche — ont été interrompues ces derniers jours. La campagne qui démarre s’annonce tendue…