Ce mercredi, Ousmane Sonko appelle à manifester à l’occasion de son procès, alors que la préfecture de Dakar avait interdit les rassemblements.
Au Sénégal, on a désormais l’habitude des passes d’armes entre opposition et pouvoir. La stratégie d’Ousmane Sonko pour mettre la pression sur Macky Sall passe par une mobilisation forte de ses militants, en particulier au moment de décisions de justice qui lui sont défavorables. Cette fois, c’est une interdiction de manifester, décidée par la préfecture de Dakar, qui a provoqué la colère de la coalition Yewwi Askan Wi, qui a décidé de maintenir son appel à sortir dans la rue ces mercredi et jeudi.
Ousmane Sonko est accusé de diffamation pour le ministre du Tourisme. Son procès, il y a quelques jours, avait enflammé le pays. Un procès qui, finalement, avait été reporté. Ousmane Sonko avait ensuite assuré avoir été victime d’une tentative d’assassinat fomentée par le pouvoir en place. Moins de deux semaines plus tard, le procès doit reprendre. Et s’il appelle habituellement au calme, Sonko veut cette fois que les manifestants défient la préfecture.
De quoi inquiéter la présidence, qui a encore en tête les images des violentes manifestations d’il y a deux ans. La justice a indiqué l’existence d’un groupe « visant l’insurrection ». « Il est apparu au cours d’investigations une organisation qui se fait appeler ‘commando’ », qui vise des « personnalités publiques de la justice, de l’appareil d’État, des religieux et de la presse », selon le procureur général de Dakar.
Une vingtaine de personnes « mettant en jeu la stabilité du pays » sont actuellement recherchées, alors que quatre autres ont été arrêtées. On leur reproche « des activités subversives allant à la confection d’agents explosifs, de fumigènes, de cocktails molotov. Et le dessein de tout cela est de poser des actions d’éclat pour installer la peur et le chaos, et le terrain fertile, c’est les manifestations ».
De quoi provoquer la colère d’Ousmane Sonko, qui prévient : « Nous sortirons, nous manifesterons, nous ferons face à Macky Sall ».