Le Lyonnais Houssem Aouar choisit les Fennecs, le Lillois Jonathan Bamba chez les Éléphants de Côte d’Ivoire… À l’occasion de la trêve internationale, plusieurs binationaux ont fait un choix qui étonne parfois.
Cela ressemble à un échec pour la France et un choix de raison, plutôt que de cœur, pour les joueurs concernés. À l’occasion des publications de listes pour les matches internationaux, on a appris ces dernières heures les sélections de Houssem Aouar pour l’Algérie et de Jonathan Bamba pour la Côte d’Ivoire, qui avaient pourtant été appelés respectivement à 17 et 21 reprises chez les Espoirs français. Cet itinéraire, de la sélection des Bleuets à celle d’un pays africain, est assez fréquent.
Moins récemment, Andy Delort avait décidé de rejoindre l’Algérie. D’autres joueurs, qui n’ont jamais porté de maillot bleu, ont également pris la direction de l’étranger, à l’instar de Jérémy Morel. Le joueur malgache, né en Bretagne, n’imaginait pas vraiment jouer un jour pour la sélection de la Grande île. Mais après des discussions avec la Fédération malgache, Morel, qui ne pouvait postuler chez les Bleus, s’est laissé tenter.
Nationalisme ou carriérisme ?
Si Delort et Morel ont clairement fait un choix de carrière et non lié à des convictions familiales ou personnelles, d’autres ont un jour fait le pas vers le pays d’origine de leurs parents malgré un avenir prometteur qui s’offrait à eux. Comme quand Riyad Mahrez, né à Sarcelles et passé par la Bretagne, a choisi en 2014 de porter les couleurs de l’Algérie. « J’aurais aussi pu choisir la France, mais en mémoire à mon père et de part mon attachement à l’Algérie, j’ai décidé de porter le maillot des Verts », disait-il alors.
Mahrez n’avait cependant jamais évolué dans les catégories jeunes de l’équipe de France, à la différence d’Aouar et de Bamba. Les choix de ces derniers interroge en tout cas. On le sait, la binationalité permet à de nombreux footballeurs de choisir les couleurs nationales qu’ils veulent défendre. Ils peuvent faire leur choix tant qu’ils n’ont pas évolué en équipe nationale A, en match officiel. Abdou Diallo, Sébastien Haller,Maxwell Cornet ou encore Sofiane Feghouli ont opté pour leurs pays, sachant que les portes de l’équipe de France leur seraient fermées.
Conséquence : les sélectionneurs doivent parfois faire avec des joueurs « étrangers ». En 2018, trois joueurs du Maroc seulement avaient été formés dans le royaume. Le Sénégal et la Tunisie, eux, comptaient treize joueurs formés au pays. Mais les fans de football le savent : si Aouar et Bamba espéraient l’équipe de France, ils donneront tout pour leur nouvelle sélection. Dans l’espoir de disputer leur toute première Coupe d’Afrique des Nations.