À huit mois de l’élection présidentielle malgache, des ONG réclament une médiation de la part des Églises chrétiennes, pour que le scrutin se déroule dans un climat apaisé.
« Historiquement, le FFKM a toujours joué un rôle dans l’apaisement des tensions. Et ce serait plus idéal si on faisait ça avant d’éventuels troubles ou conflits post-électoraux ». Voilà l’appel lancé par des ONG malgaches au Conseil œcuménique des Églises chrétiennes (FFKM), alors que le premier tour de l’élection présidentielle malgache aura lieu le 9 novembre prochain.
Pourquoi le FFKM est-il si important sur la Grande île ? Ce conseil réunit les quatre plus anciennes confessions chrétiennes — l’Église catholique romaine, l’Église de Jésus-Christ à Madagascar, l’Église luthérienne et l’Église anglicane —, qui représentent environ 60 % de la population malgache, résume Madagascar Matin.
Bien que l’île soit constitutionnellement laïque, les religions — et particulièrement le FFKM — ont une importance capitale dans les débats politiques. Mais les Églises ne sont-elles pas un peu trop partisanes pour jouer un rôle de médiation ? En 2001, Marc Ravalomanana s’était appuyé sur l’Église de Jésus-Christ à Madagascar (FJKM) pour se faire élire. Le président sortant, Didier Ratsiraka, déplorait à l’époque : « Que des prêtres, des pasteurs puissent en chaire appeler à voter pour mon adversaire me dépasse ».
Ce mardi, une quinzaine d’organisations de la société civile ont cependant assuré que les Églises étaient le meilleur moyen d’apaiser d’éventuelles tensions lors de la campagne et lors du scrutin à venir. « Prévenir est toujours mieux que guérir, indiquent les ONG. Nous leur demandons de créer cet espace de dialogue, de façon à peut-être pointer les sujets de dissensions et permettre, in fine, que ces futures élections fassent l’unanimité entre toutes les parties ».
Mais attention, préviennent les organisations malgaches : si un dialogue doit être initié par le FFKM, pas question pour autant que celui-ci prenne le pas sur le processus en cours. Les élections devront se tenir dans les temps, indiquent les ONG.