Principal concurrent d’Uber en Afrique, Bolt veut accélérer son développement sur le continent et a annoncé un investissement de 500 millions d’euros.
Bolt est un challenger pour le moins modeste, si l’on compare les résultats dans le monde d’Uber et de l’entreprise estonienne. En Afrique, Uber peut s’appuyer sur de bons résultats : en mai dernier, l’Américain assurait avoir réalisé 1 milliard de courses en Afrique, depuis son implantation en 2016. Mais, lorsque l’on parle d’Afrique, Bolt ne serait-il pas en train de prendre le pli sur son concurrent historique ?
L’entreprise de VTC opère dans sept pays africains : le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Nigeria, le Ghana, l’Afrique du Sud ou encore la Tunisie. Des marchés qui représentent 47 millions de clients, 900 000 chauffeurs et plus d’un milliard de trajets. L’entreprise estonienne ne veut cependant pas s’arrêter en si bon chemin, même si, l’été dernier, elle évoquait des difficultés dans les environnements réglementaires de certains pays et parlait même de stopper ses activités en Tanzanie.
La semaine dernière, l’entreprise Bolt a finalement annoncé, alors que son PDG était en déplacement en Afrique du Sud, vouloir investir 500 millions d’euros au cours des deux prochaines années, rien que pour ses activités en Afrique. Ce qui représentera plus de 300 000 nouveaux emplois
Uber et Bolt misent sur l’Afrique de l’Est
« Alors que de nombreuses entreprises réduisent leurs investissements compte tenu de l’environnement macroéconomique, nous reconnaissons l’effet transformateur que des plateformes comme Bolt peuvent avoir en Afrique. Nous opérons sur des marchés où le chômage est souvent élevé et en continuant à développer nos services, nous offrirons aux gens de nouvelles opportunités de bien gagner leur vie en étant chauffeurs, tout en fournissant à des millions de clients un moyen sûr, fiable et abordable de se déplacer dans leurs villes », a expliqué le directeur régional pour l’Afrique de l’Est et australe de Bolt, Takura Malaba.
Pour se développer, Bolt s’appuie notamment sur la pénétration croissante de smartphones, particulièrement en Afrique de l’Est. L’Estonien a par ailleurs lancé un service business, proposant ses services aux voyageurs d’affaires au Nigeria, en Afrique du Sud, au Ghana, en Tanzanie et au Kenya.
Reste à savoir comment Uber réagira à l’annonce d’investissement de Bolt. Car le géant américain a réussi à s’adapter aux innovations de son concurrent, ces dernières années. En 2016, au Kenya, par exemple, Uber avait réduit de moitié ses tarifs pour pouvoir rivaliser avec les prix bon marché de Bolt.