Les Lions de l’Atlas sont en demi-finale de la Coupe du monde. Ils affronteront l’équipe de France mercredi. Mais quels sont les ingrédients de la réussite de la sélection entraînée par Walid Regragui ? Explications.
Les Lions de l’Atlas ont de quoi être fiers : ils deviennent la première équipe africaine à se qualifier pour la demi-finale d’une Coupe du monde. Après avoir battu les Portugais, tous les espoirs sont donc permis. La sélection marocaine se verrait bien battre la France et se retrouver en finale pour, pourquoi pas, offrir à tout un continent son premier Mondial.
Reste que, à l’exception de Samuel Eto’o et des irréductibles supporters du royaume, peu de pronostiqueurs s’attendaient à voir le Maroc dans le dernier quatuor d’équipes encore en lice au Qatar. Qu’est-ce qui explique le succès des Lions de l’Atlas ?
La solidité défensive, la patte de coach Vahid
Tout d’abord, défensivement, les Marocains sont solides. Ils n’ont encaissé qu’un seul but en cinq rencontres. Et encore, ce dernier est un contre-son-camp de Nayef Aguerd. Nul doute que, malgré son limogeage, Vahid Halilhodžić y est pour quelque chose. Habitué à inculquer aux équipes qu’il entraîne des valeurs défensives, le Bosnien a certainement permis au Maroc d’être ce qu’il est aujourd’hui. Cette assise défensive est l’un des héritages laissés par l’ex-sélectionneur.
Reste que le parcours des Lions de l’Atlas doit beaucoup à Walid Regragui. Le tout fraîchement désigné sélectionneur du Maroc a dû créer une alchimie, là où Vahid Halilhodžić n’en faisait qu’à sa tête. Le Bosnien avait exclu certaines stars de la sélection. Trop peu diplomate, l’ex-coach du Maroc a toujours préféré aller au clash plutôt que de satisfaire aux exigences de Lekjaa, le très influent patron de la Fédération royale marocaine de football. Regragui a arrondi les angles. Un Marocain à la tête de la sélection nationale, on n’avait pas vu cela depuis six ans. Et l’idée des dirigeants de ne pas mettre un entraîneur étranger à la tête des Lions de l’Atlas restera l’une des meilleures idées qu’ils aient pu avoir.
Le royaume mise sur la formation
L’autre secret de la réussite du Maroc lors de cette Coupe du monde, c’est le rôle du royaume dans son développement. Centres de formation, académies, équipements dernier cri, accompagnement médical de grande qualité… Le palais a tout fait pour donner les moyens à la Fédération marocaine de ses ambitions. Au-delà de cette compétition, le Maroc veut donc construire une grande équipe sur la durée. Comme d’autres fédérations en rêvent, la formation est donc au cœur des enjeux du roi du Maroc. Ce n’est pas l’Académie Mohammed VI de football qui contredira cela.
Seul petit bémol : le nombre de joueurs de la sélection évoluant au sein du championnat marocain. Beaucoup de binationaux composent l’équipe, mais on compte surtout peu de joueurs locaux, à l’exception de Yahya Jabrane ou encore de Yahya Attiatallah, évoluant tous les deux au Wydad Casablanca. Mais qu’importe : les joueurs marocains ont rendu fier tout un peuple. Et ils aimeraient enfoncer le clou ce mercredi soir en offrant au royaume et au continent leur toute première finale d’une Coupe du monde.