Alors que s’est ouvert, le 5 septembre dernier, le procès de l’attentat de Nice, les médias tunisiens sont les grands absents, préférant ne pas couvrir ce procès.
En octobre 2020, le journal tunisien Businessnews titrait : « La Tunisie face à la barbarie de ses brebis égarées ». Un article qui faisait suite à une attaque au couteau perpétrée par un jeune Tunisien de 21 ans. Le pays, écrivait le journal en ligne, « est devenu ‘exportateur de terroristes’ ». Quatre ans plus tôt, un autre Tunisien touchait Nice en plein cœur : l’attentat du 14 juillet faisait près de 90 morts et plusieurs centaines de blessés.
L’attentat avait été vivement condamné par le pouvoir tunisien et une enquête judiciaire avait été ouverte par le pôle antiterroriste.
Un an après l’attentat de Nice, la dépouille de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, originaire de Msaken près de Sousse, le conducteur du camion, avait été rapatrié en Tunisie. A cette époque, plusieurs titres tunisiens avaient évoqué le sujet. Depuis, c’est le calme plat.
Un terroriste tunisien, mais également des victimes tunisiennes
Les journaux tunisiens, même francophones, ont en effet totalement occulté l’ouverture du procès de l’attentat de Nice, qui a débuté le lundi 5 septembre dernier.
Étonnée par le désintérêt de la communauté/médias tunisienne, maghrébine et musulmane sur le procès de l’attentat de Nice. Évidemment je suis en 1ère ligne donc cela me concerne. J’ai perdu 4 membres de ma famille, j’ai failli mourir donc logique que j’en parle régulièrement ici.
— Linda (@mrsfayrouz) September 14, 2022
Un désintérêt qui pose question. Car outre la nationalité tunisienne de l’auteur de l’attentat et de ses complices présumés, on a également compté plusieurs ressortissants tunisiens parmi les victimes. Le 19 juillet 2016, les dépouilles de trois des quatre Tunisiens tués dans l’attentat de Nice avaient été rapatriées à Tunis. A l’époque, des responsables gouvernementaux étaient présents.