Après une fuite à Cap-Lopez, près de Port-Gentil, dans un terminal pétrolier, les ONG craignent une pollution massive. La société Perenco, elle, assure que tout est sous contrôle.
Un an après avoir été mise en examen au Gabon pour des accusations de pollution et de dégradation des eaux, la société Perenco est à l’origine d’un nouveau potentiel désastre écologique. A Port-Gentil, au Gabon, le groupe pétrolier franco-britannique a annoncé le 29 avril dernier une fuite d’hydrocarbures.
Mais du côté des autorités, on tente d’être rassurants : « Aucune pollution maritime n’a pu être constatée à ce stade », assurait le ministre gabonais du Pétrole et du Gaz du Gabon, Vincent de Paul Massassa. Des propos corroborés par le groupe Perenco, qui indique avoir mis en place « à titre préventif » des barrages flottants.
« Ces bacs de rétention sont des organes de sécurité, prévus en cas d’incident sur des bacs de stockage, et dans ce cas-là, ils ont pleinement joué leur rôle », affirme ainsi Adrien Broche, directeur général de Perenco Gabon.
Mais en cas de débordement des bacs de sécurité, la marée noire reste une option. Ce que craint le Réseau gabonais des organisations libres pour la bonne gouvernance (ROLBG). L’ONG a envoyé une équipe sur place pour observer les dégâts.
La vigilance reste de mise
Pour Christian Bernard Rékoula, membre du ROLBG, « ce que nous craignons, c’est que ces milliers de barils puissent atteindre rapidement la mer parce qu’avec la pression exercée par ces milliers de barils — ajoutez à cela la pluviométrie — facilement il y aura un débordement avec pour conséquence un déversement massif de ce brut dans l’océan qui est à moins d’une centaine de mètres. ».
Que s’est-il réellement passé ? Le gouvernement affirme dans un communiqué que, « au moment de la fuite, le bac qui a une hauteur de 18 mètres était rempli à 60 % et contenait 50 000 m3 soit 300 000 barils de pétrole brut en attente de chargement pour l’export ». Un pompage a tout de suite été lancé par les équipes du groupe pétrolier, mais la fuite s’est ensuite amplifiée.
« Le pétrole s’est répandu de la citerne dans les merlons de rétention prévus à cet effet », indique le gouvernement. Malgré la gravité des faits, il précise tout de même que « l’intégralité du pétrole a pu être contenue dans des bacs de rétention ».
En attendant, le terminal est à l’arrêt et le pétrole ne peut plus être acheminé. « Une enquête complète sur la cause de la défaillance de ce réservoir de stockage sera menée dans les meilleurs délais », affirme le gouvernement.