A peine réélu à la présidence de la Fégafoot, Pierre-Alain Mounguengui a été placé en garde-à-vue dans le scandale sexuel qui a secoué le monde du football gabonais.
Tout juste réélu à la tête de la Fédération gabonaise de football (Fégafoot), Pierre-Alain Mounguengui a été arrêté jeudi dernier après une convocation par la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM) qui fait suite à des révélations du journal The Guardian, en décembre dernier, concernant un énorme scandale sexuel qui a secoué le football gabonais.
Plusieurs personnalités doivent désormais répondre à la justice, parmi lesquelles Serge Mombo, ex-président de la ligue de football de l’Estuaire, un des principaux accusés dans cette affaire qui est remontée jusqu’au Palais du bord de mer. L’homme accusé de nombreux viols, l’ancien entraîneur Patrick Assoumou Eyi, est, lui, emprisonné depuis décembre.
Si la Fégafoot a nié avoir été au courant des agressions sexuelles, l’enquête du Guardian affirmait que les actes de Patrick Assoumou Eyi n’étaient en réalité un secret pour personne. Et alors que le président du Gabon, Ali Bongo, avait demandé l’ouverture d’une enquête, le Palais du bord de mer avait demandé à Pierre-Alain Mounguengui, autrefois soutenu par Ali Bongo, de ne pas se présenter à sa propre succession. Moins d’une semaine avant d’être arrêté, Mounguengui avait réussi à être réélu à la tête de la Fégafoot. Il avait alors ouvertement défié le président gabonais en lui dédiant sa victoire.
La justice, puis le TAS
D’ores et déjà, dans les couloirs de la Fégafoot, on entendait dire que les jours de Pierre-Alain Mounguengui à la tête de la fédération étaient comptés. Le président de l’instance est en effet accusé, outre le scandale sexuel qui a émaillé la fédération, de mauvaise gestion des fonds. Mais il était impensable que les choses aillent si vite.
Arrêté, Pierre-Alain Mounguengui a été placé en garde à vue et a passé deux jours emprisonné à Libreville. Reste à savoir quel sort sera réservé au président de la Fégafoot. Si, dans un premier temps, c’est à la justice que le patron du foot gabonais devra répondre, il pourrait bien également être éjecté de son siège. Son concurrent, le malheureux Jérôme Efong Nzolo, a en effet déposé un recours après avoir perdu face à Mounguengui, qu’il accuse « de flagrantes irrégularités de nature à remettre en cause le résultat final ».
Et l’arrestation de Mounguengui pourrait, selon les proches du président de la Fégafoot, avoir été accélérée par les requêtes de Nzolo, dont l’épouse fait partie de la… DGCISM. L’entourage du patron de la Fégafoot dénonce une arrestation « politique ». Nul doute qu’après ses démêlés judiciaires, Mounguengui devra ensuite se défendre devant le tribunal administratif du sport (TAS) pour espérer sauver sa place.