Les compagnies aériennes qui atterrissent à Dakar ne pourront plus être approvisionnées en kérosène. Une décision qui fait suite à l’explosion des cours du pétrole.
Air Sénégal « porte à la connaissance du public que toutes les dispositions sont prises à son niveau, afin de pouvoir durant la période annoncée, poursuivre ses opérations ».egybest
Pourtant, ce 15 avril, le directeur général de l’aéroport international Blaise Diagne a été informé par la société en charge de l’approvisionnement de kérosène, S.M.C.A.D.Y, que des difficultés d’avitaillement de carburant étaient à prévoir. Ces opérations ne pourront « plus se poursuivre à compter du mercredi 20 avril pour une durée provisoire de deux semaines ».
Un message aux personnels navigants aériens a été diffusé officiellement pour que ces derniers prennent leurs dispositions. Car, comme pour Air Sénégal, si l’aéroport sénégalais ne peut plus avitailler les avions, les appareils peuvent toujours assurer l’autonomie de leurs vols retour en se fournissant dans d’autres pays.
Conséquence : des surcoûts sont à prévoir pour les compagnies qui, habituellement, se fournissent en kérosène à Dakar pour éviter les surcharges en carburant au départ, qui augmentent sensiblement les prix des vols.
Réserves prioritaires pour Air Sénégal et l’armée
Reste que la raison exacte de cette pénurie de kérosène n’a pas encore été expliquée. Depuis le début du conflit en Ukraine et l’augmentation des cours du pétrole, les compagnies aériennes — traditionnelles mais aussi low cost — ont dû faire face à une hausse de tarifs.
Une hausse significative : interrogé par France Inter, Marc Rochet, le directeur général d’Air Caraïbes, indique en effet que « le carburant représente, selon les transporteurs et les flottes d’avions, 25 % du coût des compagnies aériennes ». Or, avec un baril de pétrole qui a pris jusqu’à 50 % de sa valeur, « les augmentations des prix des billets seront de 10 à 12 % », assure le patron de compagnie.
Au Sénégal, la S.M.C.A.D.Y disposait d’une réserve conséquente de 2,8 millions de litres de kérosène il y a encore deux jours. Insuffisant pour satisfaire toutes les demandes : l’entreprise a donc privilégié le nationalisme économique et destine donc prioritairement son carburant à Air Sénégal, ainsi qu’aux appareils militaires.
La direction générale de l’aéroport, sans préciser quelles seront les solutions dans deux semaines, parles d’une « conjoncture internationale défavorable, conjuguée avec les tensions inédites sur le prix de certaines matières premières ». Elle s’est également « résolument engagée dans la recherche de solutions afin d’assurer la continuité des activités aéroportuaires au niveau du Sénégal’ ».
Chaque jour, une trentaine d’avions, venant de pays étrangers et transportant entre 3 500 et 4 500 passagers quotidiens, atterrissent sur les pistes de l’aéroport international Blaise Diagne.