Depuis novembre 2020, la présidence de la Fédération ivoirienne de football (FIF) est vacante. Et alors que l’élection devait se tenir le 23 mars prochain, voilà qu’elle est de nouveau reportée.
Entre la CAF, la FIFA, le Comité de normalisation de la FIF (CN-FIF) et sa présidente Mariam Dao Gabala, ainsi que les candidats à la présidence de la FIF — Idriss Diallo, Dider Drogba et Sory Diabaté —, c’est la cacophonie. Les différentes parties tentent d’accélérer pour certaines, de freiner pour d’autres, l’élection du nouveau président de la Fédération ivoirienne de football (FIF). Depuis le décès d’Augustin Sidy Diallo en 2020, le poste est vacant.
Mais alors que l’élection du nouveau président de la FIF devait se tenir le 23 mars prochain, la promulgation de nouvelles règles pour les candidatures ont, à nouveau, mis un coup d’arrêt au processus.
Tout a commencé lorsque, le 25 février, les patrons des clubs des trois divisions de football en Côte d’Ivoire se sont réunis en Assemblée Générale Ils avaient alors approuvé les nouveaux statuts de la fédération, ainsi que le code électoral. Problème : les nouveaux statuts contenaient une règle de parrainage des candidats à la présidence de la part des clubs, avec catégorisation.
Deuxième jour de L’AG extraordinaire de la @FIFCI_tweet
Seule l’adoption des statuts et du projet de code électoral peut nous mener à l’élection et ainsi, vers la sortie de crise du football ivoirien🇨🇮
A défaut, la normalisation risque de se prolonger et ce serait dommage. 🤷🏾♂️ pic.twitter.com/hMIXcZOiEN— Didier Drogba (@didierdrogba) February 26, 2022
Tous contre Didier Drogba
Les premières protestations ont émané du côté de la CAF et de la FIFA. Dans une lettre adressée à la cheffe du Comité de normalisation, les instances footballistiques déplorent ces nouvelles mesures.
« Tel que rédigé, l’article 47 alinéa 3 des nouveaux statuts non seulement maintient un système de parrainage que la CAF et la FIFA souhaitaient exclure, mais il prévoit un parrainage avec catégorisation », dénoncent la CAF et la FIFA. Et les instances de poursuivre : « Nous estimons qu’une telle clause crée un déséquilibre en faveur de quelques membres affiliés de la Ligue 1 ».
En effet, les nouvelles règles de parrainage exigent celui de trois clubs évoluant en première division pour chaque candidat. Or, avec les échauffourées connues et publiques entre l’un des candidats — la star Didier Drogba — et les clubs de Ligue 1, les règles désavantagent clairement l’ancien joueur.
Mais, surtout, les règles de parrainage avantagent Sory Diabaté, qui était le président de la Ligue professionnelle de football. Diabaté avait, notamment en début d’année, offert leur séjour et tickets pour la totalité de la CAN 2021 au Cameroun à une dizaine de présidents de clubs.
Ce mardi 8 mars, le Comité de Normalisation de la FIF a donc annoncé « la suspension du processus électoral » du nouveau président de l’instance ivoirienne. Une décision de la présidente de la CN-FIF, Mariam Dao Gabala, pour ramener le statu quo. Mais également une décision qui a fait des mécontents.
ELECTION FIF 🇨🇮|QUEL EST TON CHOIX ? pic.twitter.com/4a7lqDsI7i
— First Mag🗞️🚩 (@FirstMagLeVrai) March 3, 2022
Le football, le grand perdant
La FIFA et la CAF ont exhorté l’Assemblée générale de la FIF à se réunir de nouveau et à modifier, encore une fois, les règles de parrainage. Mais les présidents des clubs ont refusé en bloc, accusant à la fois la CAF et la FIFA d’ingérence, et Mariam Dao Gabala de partialité au bénéfice de Drogba.
Quoi qu’il en soit, il sera invraisemblable que le remaniement du cadre juridique et l’élection du président de la FIF se tiennent à temps. Mais ce problème insoluble, qui dure depuis plus d’un an et demi, a donné lieu à un autre bras de fer footballistique, qui n’est pas sans rappeler celui entourant la course à la présidence de la Fecafoot camerounaise de Samuel Eto’o.
Un coup dur pour le football ivoirien surtout, qui patine au niveau local mais aussi à l’international. Après un joli parcours en phase de groupes, la sélection ivoirienne a été éliminée en huitièmes de finale face à l’Egypte. Depuis la CAN 2015, remportée par les Eléphants, et la Ligue des champions africaines de 1998 remportée pas l’ASEC Mimosas, le football ivoirien ne cesse de décevoir. Et force est de constater que l’imbroglio au sein de la FIF n’est pas étranger à cette période noire pour le foot ivoirien.