Samuel Eto’o a accusé son concurrent à la présidence de la Fecafoot de corruption et de trucages de matches. Conscient de ses chances réduites de victoire, il joue le tout pour le tout.
Il a désormais peu de chances de devenir le prochain président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). Mais Samuel Eto’o est bien déterminé à jouer toutes les cartes qu’il a en main. Candidat à la présidence de la Fecafoot, Samuel Eto’o s’est rappelé des stratégies enseignées par ses entraîneurs en estimant que la meilleure défense, c’est l’attaque. L’ex-Lion indomptable a, dans sa ligne de mire, son concurrent, le président sortant Seidou Mbombo Njoya.
Les deux hommes sont d’anciens alliés. En 2018, alors que la Fecafoot élisait son président, la star du ballon rond avait apporté son soutien à Seidou Mbombo Njoya. Mais cette fois, Eto’o a décidé de faire du président de la Fecafoot son rival. « Quand on échoue, on ne demande pas au professeur de tricher sur les notes. Il est important que quand on échoue, on redouble, ça veut dire qu’on a pas été bon », résume l’ancien international.
Samuel Eto’o reproche à Seidou Mbombo Njoya son bilan. Et particulièrement la bataille qui a opposé ce dernier au président de la Ligue, Pierre Semengue. Une bataille qui a totalement paralysé les compétitions locales de football, qui se sont jouées devant les tribunaux plutôt que dans les stades. D’autant que cela a eu un coût élevé : près de 1,5 million d’euros sur ces cinq dernières années, rien qu’en frais juridiques.
Rien que concernant les faits qui sont connus, Samuel Eto’o a des éléments pour attaquer son ex-allié. Conscient que l’ex-international jouit d’une popularité indéniable, Seidou Mbombo Njoya lui aurait proposé de se retirer de la course à la présidence et de devenir son premier vice-président. « Il n’y a pas de débat, il n’y a pas de proposition de premier vice-président, je serai le prochain président de la fédération, malgré toutes les tricheries », a préféré prévenir Samuel Eto’o.
Des faits contestés par Seidou Mbombo Njoya
Malgré tout, l’ancien Barcelonais sait que ses chances d’être élu sont minces. Pour plaider sa cause, il a décidé de livrer des documents très compromettants pour son rival à la commission d’éthique. Ce mardi, l’ex-footballeur a adressé à la Fecafoot une demande de suspension de Seidou Mbombo Njoya et d’Aboubakar Alim Konate, son adjoint.
Eto’o les accuse de « corruption, manipulation de matchs et détournement de fonds ». Le candidat estime que Seidou Mbombo Njoya a soudoyé les président du club des Astres FC de Douala, Kamdem Dieudonné, afin « qu’il ne fasse pas valoir son droit de réintégrer sa division », indique Jeune Afrique. Une tentative de corruption dans le cadre des affaires qui opposent la Fecafoot et la Ligue. Le président de la Fecafoot avait promis au club, privé de montée, d’être réintégré à l’élite la saison suivante et d’obtenir une compensation financière.
Mais si Eto’o assure qu’il s’agit de corruption, le clan Seidou Mbombo Njoya y voit une action de conciliation pour éviter de faire trembler le championnat national. L’ancien joueur évoque de la corruption, du trucage de rencontres et des détournements de fonds. La présidence de la Fecafoot dément.
Reste à savoir si ces documents, obtenus par Eto’o, auront un impact sur le vote. L’ancien joueur promet en tout cas d’assainir la Fecafoot. De son côté, la commission d’éthique estime que, comme l’indiquent les textes, ces documents ne sont plus recevables. Jeune Afrique assure cependant que la Commission électorale de la Fédération camerounaise de football (CCA) pourrait être saisie par Eto’o.