Recep Tayyip Erdoğan débute une nouvelle tournée africaine. Première destination, la République démocratique du Congo. Le chef de l’Etat turc entretient de bonnes relations avec Félix Tshisekedi.
Ce dimanche 20 février, le président turc Recep Tayyip Erdoğan entame une tournée en Afrique, qui l’emmènera notamment au Sénégal et en Guinée-Bissau. Mais, pour sa première destination, Erdoğan sera reçu en République démocratique du Congo (RDC) par son homologue Félix Tshisekedi.
Recep Tayyip Erdoğan sera accompagné d’une large délégation et par son épouse Emine Erdoğan. Une délégation qui comprend quatre ministres et une dizaine d’hommes d’affaires. La visite d’Erdoğan à Kinshasa est loin d’être désintéressée. Même s’il ne s’agit que de la seconde visite d’un chef d’Etat turc en RDC, Recep Tayyip Erdoğan et Félix Tshisekedi sont très proches. Les rencontres précédentes entre les deux chefs d’Etat, respectivement en septembre lors d’une visite de Tshisekedi à Ankara et en décembre lors du sommet Afrique-Turquie, ont donné lieu à la signature de plusieurs accords de coopération.
Coopération amicale entre Ankara et Kinshasa
Il faut aussi rappeler que Félix Tshisekedi a été l’un des premiers soutiens africains d’Erdoğan face à ses opposants de la confrérie Gülen. Le chef de l’Etat congolais a, en effet, appelé — alors qu’il n’était pas encore président — au démantèlement des réseaux gülenistes et au boycott des prêts à la confrérie par le Congo, la RDC et l’Angola.
L’ambassade turque est, également, l’une des premières ambassades étrangères en RDC depuis l’indépendance. La fameuse Agence turque de coopération et de développement (TIKA) avait massivement investi en RDC du temps de Mobutu. Et même si les relations commerciales ont été interrompues dans les années 1990, jusqu’à l’accès d’Erdoğan à la primature en 2003, la TIKA a repris les discussions avec la RDC quant à un futur plan de développement commercial, entre autres.
Il a fallu attendre la signature d’un accord, en septembre 2021, concernant la taxation à l’import/export pour que les relations entre les deux pays se réchauffent à nouveau. Et l’amitié historique entre Recep Tayyip Erdoğan et Félix Tshisekedi a permis d’accélérer les signatures d’accords.
La Turquie plus ouverte sur l’Afrique
La visite de Recep Tayyip Erdoğan en RDC intervient, donc, surtout pour cimenter l’amitié entre Kinshasa et Ankara. Dans les cercles proches du pouvoir congolais, on parle de nouveaux accords dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie et des infrastructures. On peut aussi s’attendre à une augmentation significative des échanges commerciaux entre la RDC et la Turquie dans les prochains mois. Ces derniers s’élèvent aujourd’hui à 200 millions de dollars par an.
Tshisekedi et Erdoğan avaient, notamment, déjà signé deux autres accords sur la protection des investissements bilatéraux et sur l’encouragement du tourisme entre les deux pays.
D’ailleurs, la diaspora congolaise en Turquie a largement augmenté en nombre ces dernières années. L’attrait du pays d’Erdoğan pour les Congolais relève notamment de la politique ouverte à l’investissement étranger, mais également de la facilité de conduire les affaires turco-africaines depuis la Turquie.
Après sa visite en RDC, qui durera deux jours, Recep Tayyip Erdoğan se rendra en Guinée-Bissau et au Sénégal.