Ce mercredi, le président de la Gambie, Adama Barrow, a prêté serment après sa victoire à l’élection du 4 décembre. Un début de second mandat accompagné de promesses réalistes, axées sur la situation socio-économique des Gambiens.
En Gambie, le président Adama Barrow a prêté serment, mercredi 19 janvier, à l’aube de son deuxième mandat présidentiel. La cérémonie, qui s’est tenue au stade de l’indépendance de Banjul, a été marquée par la présence de plusieurs chefs d’Etat africains : Macky Sall, Nana Akufo-Addo, Umaro Sissoco Embaló, Muhammadu Buhari… Des invités prestigieux pour le petit pays ouest-africain. Huit chefs d’Etat étaient présents à l’investiture de Barrow, un record qui montre que la Gambie est aujourd’hui mieux perçue que sous Jammeh.
En effet, durant le premier mandat d’Adama Barrow, la Gambie a renforcé ses relations avec plusieurs pays. Des voisins avec lesquels la diplomatie gambienne a renoué, des puissances étrangères comme l’Inde et la Chine, mais aussi les pays du Golfe arabe où la Gambie est diplomatiquement très présente. Un bilan diplomatique réussi, dû notamment à l’activité du ministre des Affaires étrangères Mamadou Tangara, qui a hérité du portefeuille du chef de l’opposition Ousainou Darboe.
Mais là où Adama Barrow cherche à valoriser son projet pour son pays, c’est au niveau de l’infrastructure et de l’énergie. Des priorités réalistes, en dépit des critiques d’une opposition qui donne de la voix sans véritablement offrir d’alternative.
Le pragmatisme d’Adama Barrow sera-t-il suffisant ?
Le premier mandat d’Adama Barrow a été marqué par la construction de 800 routes, dont une douzaine de routes majeures. L’infrastructure routière est un défi de premier plan pour l’économie gambienne. Pourtant, ces projets, dont une majorité ont été accomplis, n’ont que trop peu changé le visage de l’économie du pays.
Cependant, Adama Barrow persiste et signe : réseau routier et accès universel à l’électricité, voilà ses priorités. Le second mandat de Barrow s’appuiera sur les acquis du premier. Le président gambien promet aussi de promouvoir la culture du riz jusqu’à l’autosuffisance. Peu de perspectives sont offertes pour le chômage et l’inflation toutefois. Mais Adama Barrow ne se perdra pas au milieu des promesses électorales, et préfère être clair vis-à-vis des Gambiens.
C’est le cas, également, avec la justice transitionnelle. La Gambie a montré qu’elle comptait bouger dans le dossier épineux des victimes de l’ère Jammeh. En pleine campagne électorale, la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC) a finalement remis le rapport sur les exactions commises lors des 22 années de pouvoir de Yahya Jammeh, à Adama Barrow.
Le chef de l’Etat gambien a recommandé la prise « de mesures judiciaires » à l’encontre des tauliers de l’ancien régime. Mais il a aussi recommandé « la patience et le respect des procédures », refusant une « chasse aux sorcières » dans ce dossier.