Alors que va débuter la CAN, plusieurs joueurs européens à la double nationalité joueront la compétition. Une histoire d’amour avec leur pays d’origine… ou d’opportunisme.
En juillet 2018, les Bleus remportent la Coupe du monde de football. Une équipe de France très « africaine », qui compte dans ses rangs sept joueurs à la double nationalité. Mais si la plupart des joueurs ont des parents originaires de pays africains, dans la réalité, seuls deux d’entre eux sont nés hors de France : Samuel Umtiti, né au Cameroun, et Steve Mandanda, né en République démocratique du Congo.
Malgré tout, plusieurs joueurs auraient pu choisir de servir d’autres sélections nationales. Comme ce fut le cas pour Riyad Mahrez. Né à Sarcelles, le Franco-Algérien a été formé dans sa ville d’origine, puis en Bretagne. En 2014, en s’exilant à Leicester, l’Algérien décide de porter les couleurs de l’Algérie. A la différence de beaucoup de footballeurs ayant décidé de jouer pour la sélection d’origine de leurs parents, Mahrez n’a jamais évolué dans les catégories jeunes de l’équipe de France.
Des Franco-Algériens qui penchent pour les Fennecs
C’est que la binationalité permet à de nombreux footballeurs de choisir les couleurs nationales qu’ils veulent défendre. Ils peuvent même changer d’avis, tant qu’ils n’ont pas évolué en équipe nationale A, en match officiel. Si certains choisissent leur pays d’adoption — Umtiti, Desailly et Makélélé par exemple —, d’autres préfèrent se tourner vers l’Afrique pour espérer jouer dans des compétitions internationales. C’est le cas d’Abdou Diallo, de Sébastien Haller, de Maxwell Cornet ou de Sofiane Feghouli, qui n’ont jamais espéré jouer pour l’équipe de France. D’autres opportunistes profitent également d’ascendants étrangers pour goûter aux joies d’une Coupe du monde ou d’une CAN : ainsi, Jérémy Morel et Andy Delort se sont découvert des nationalités malgache et algérienne.
Mais pour d’autres, c’est le choix du cœur qui prédomine : Mahrez aurait pu envisager de porter le maillot bleu. Le joueur assure que son choix a été facile : « J’aurais aussi pu choisir la France, mais en mémoire à mon père et de part mon attachement à l’Algérie, j’ai décidé de porter le maillot des Verts », assure-t-il. Ils sont finalement peu à avoir fait un choix aussi fort. Mais l’Algérie semble être une exception : de jeunes pépites du PSG, Oufella, Saïdani et Hussayn, ont décidé de jouer pour l’Algérie ces prochaines années. Le Nancéen Mehenni et le Valenciennois Aymen Boutouatou également.
Conséquence : cela donne pour les équipes africaines des statistiques étonnantes. En effet, peu de joueurs sont formés dans le pays dont ils portent les couleurs. En 2018, trois joueurs du Maroc avaient été formés dans le royaume. C’était un peu plus pour le Sénégal et la Tunisie, avec treize joueurs formés dans leur pays.
En revanche, l’amour de leur pays d’origine est important pour d’autres joueurs. Ainsi, Karim Benzema et Nabil Fékir ont beau porter le maillot français ou l’avoir porté, ils ne cachent pas leur attachement pour l’Algérie. Les deux joueurs seront certainement supporters des Fennecs lors de cette CAN 2021.