Le Cap-Vert va connaître l’alternance au pouvoir. A l’issue du scrutin de l’élection présidentielle de ce dimanche 17 octobre, José Maria Neves a été élu président dès le premier tour.
Le candidat de l’opposition et ancien Premier ministre José Maria Neves a remporté l’élection présidentielle du Cap-Vert dimanche. Le candidat du Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert (PAICV) a obtenu une avance confortable sur le leader du Mouvement pour la démocratie (MpD), Carlos Veiga. Pourtant, lors des élections législatives, le MpD, parti au pouvoir, a vu sa majorité parlementaire reconduite en obtenant 38 sièges, devant le PAICV – 30 sièges sur 72.
Sept candidats étaient en lice pour remplacer le président sortant, Jorge Carlos Fonseca. Au pouvoir depuis 2011, Fonseca n’a pas laissé à Carlos Veiga un bilan extraordinaire, notamment à cause de sa gestion de la pandémie de la Covid-19.
Lors de l’élection de ce dimanche 17 octobre, Neves a obtenu plus de 51 % des voix, contre 43 % pour Veiga. José Maria Neves a donc été déclaré vainqueur dès l’atteinte du seuil des 50 %, après publication des résultats officiels de plus de 92 % des bureaux de vote de l’archipel.
Le candidat malheureux de cette élection, Carlos Veiga, a rapidement reconnu sa défaite et félicité le nouveau président élu, qui devra gouverner sans majorité parlementaire. Le pays se dirige donc vers une cohabitation des deux partis politiques majeurs.
#CapVert : les résultats de l’élection présidentielle sont connus, quelques heures après la fermeture des bureaux de votes. Le second a reconnu sa défaite et a déjà félicité José Maria NEVES. pic.twitter.com/oBcR8WefPD
— Harouna Simbo Drabo (@HarounaSimbo) October 18, 2021
Quels enjeux pour José Maria Neves ?
Le Cap-Vert doit aujourd’hui faire face à une économie qui s’est écroulée sous le poids de la pandémie de la Covid-19. Cela a eu un impact important sur le tourisme, première source de revenus du Cap-Vert. L’économie était d’ailleurs le thème dominant de la campagne. Elle s’est contractée de 14 % en 2020, la fermeture de frontière causée par la pandémie ayant empêché les plages et les montagnes du Cap-Vert de recevoir des touristes.
Si la croissance devrait rebondir cette année et atteindre près de 6 %, on est encore loin du compte. Et à l’exception d’un emprunt ou d’une promotion du tourisme, le nouveau président comme son rival n’ont présenté que peu de solutions pour sauver la situation socio-économique du pays.
Pourtant, les enjeux du nouveau président ne s’arrêtent pas au tourisme. La situation sociale a surtout été impactée par le ralentissement du trafic de drogue, dû également à la pandémie. Le Cap-Vert est souvent vu comme un point de transit incontournable des drogues dures en provenance d’Amérique Latine.
Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), plus de 11 tonnes de cocaïne ont été saisies en 2019. L’ONUDC se félicite d’une « efficacité dans la lutte contre le trafic de drogues » au Cap-Vert. Le nouveau président devra poursuivre cette lutte, qui sera l’un des enjeux majeurs de sa politique internationale.