L’équipementier Puma et la Fédération d’athlétisme du Nigéria (AFN) ne sont plus partenaires. A qui la faute ?
Une vidéo virale, diffusée sur TikTok le 3 août et supprimée depuis, met en scène le malheureux finaliste du lancer du poids, le Nigérian Chukwuebuka Enekwechi. Dans cette vidéo, on voyait l’athlète lavant, à la main, dans un évier, son maillot. Les internautes ont été surprise qu’un finaliste des Jeux Olympiques n’ait qu’un seul maillot à sa disposition. Dès le lendemain, le Nigeria Olympic Committee (NOC) a annoncé la résiliation de son contrat avec Puma. Coût de la résiliation : 2,7 millions de dollars.
La fédération d’athlétisme du Nigéria (AFN) s’est félicitée de cette décision et a même promis de tripler les primes des sportifs présents pour ces Olympiades de Tokyo. Selon les autorités sportives nigérianes, la rupture de contrat a été décidée d’un commun accord. C’est Puma qui a en effet fait le premier pas. Officiellement, l’équipementier allemand aurait agi « en conséquence directe des récents développements, en particulier aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 ».
Bien que Chukwuebuka Enekwechi n’ait pas réussi à remporter de médaille, deux de ses compatriotes ont offert au Nigéria des breloques. L’athlète de 25 ans Ese Brume a remporté une médaille de bronze en saut en longueur, et la lutteuse de 32 ans, Blessing Oborududu a terminé deuxième en lutte libre chez les moins de 68 kilogrammes.
La Fédération d’athlétisme nigériane responsable ?
Là où les choses se compliquent, c’est que justement, Puma promettait des primes aux athlètes nigérians médaillés. Pendant ces Jeux, la délégation nigériane a été particulièrement décevante. Dans les rangs des représentants nigérians, on accuse l‘AFN de laxisme d’un côté — certains sportifs ont été éliminés faute d’avoir pu prouver des tests anti-dopage —, mais Puma est également dans le viseur des sportifs. L’équipementier est accusé d’avoir voulu se soustraire à ses obligations. Après trois ans, c’est la fin d’un partenariat pas si lucratif que cela pour l’AFN.
Car cette rupture de contrat semble être un soulagement pour l’AFN. Le ministre des Sports, Sunday Dare, estime que l’accord signé entre Puma et le Nigéria en 2019 n’a pas été à l’avantage de la fédération africaine. Le ministère des Sports, après la fin du partenariat avec Puma, promet une augmentation des primes des athlètes médaillés, à savoir 15 000 dollars pour les médaillés d’or, 10 000 pour l’argent et 7 500 pour le bronze, alors que Puma ne promettait que le tiers de ces sommes.
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La fin d’une histoire qui permet également de rejeter l’échec de ces Jeux Olympiques sur l’équipementier, alors que la mauvaise préparation des autorités nigérianes pour ces JO a été pointé du doigt. L’AFN, par manque de rigueur, est en effet à l’origine de l’élimination de 14 membres de la délégation. Fidelis Gadzama, champion olympique en 2000 et vice-président de l’AFN, a admis que l’échec des JO de Tokyo était la faute des autorités nigérianes. « Notre imprudence a conduit à l’exclusion des athlètes. Nous en sommes responsables », a-t-il déclaré. Après ces JO, le Nigéria aura fort à faire pour préparer les prochaines Olympiades.