Après que l’ONG Hope for Humanity Africa a porté plainte et réclamé des indemnités pour les nombreuses marées noires, l’Etat du Soudan du Sud va tenter une médiation.
En 2011, le Soudan du Sud prenait son indépendance. Avant le référendum de janvier, le Soudan du Sud assurait près de 85 % de la production de pétrole du Soudan, bien que les industries pétrolières se trouvaient essentiellement dans le nord du pays. Si bien que les oléoducs transportent le pétrole vers les raffineries de Port-Soudan.
Mais ces dernières années, plusieurs marées noires ont pollué la région et fait perdre à des populations agricoles de nombreuses terres cultivables. « Il y a eu trop de marées noires au Soudan du Sud et dans ses Etats, estime l’ONG Hope for Humanity Africa. De vastes étendues de cultures et de pâturages ont été polluées, mettant en danger la vie et les moyens de subsistance de centaines de milliers de personnes. Ce qui se passe est un génocide environnemental ».
Impliquées, les deux sociétés pétrolières China Petroleum Corp et Petroliam Nasional Bhd ont subi une plainte de l’ONG qui réclamait, lors d’une procédure auprès de la Cour de justice d’Afrique de l’Est. Hope for Humanity Africa demandait, outre une injonction pour empêcher les compagnies pétrolières internationales de produire et d’exporter du pétrole, une compensation de 720 millions de dollars pour les communautés touchées par la pollution dans les Etats d’Unity et du Nil supérieur.
Si les compagnies pétrolières, autant que l’Etat, sont visées par la demande de l’ONG, le Soudan du Sud aimerait trouver un compromis. Il s’est fait représenter, dans cette affaire, par un avocat, Bong Pieng Kuol. Celui-ci a demandé à la justice, ce jeudi 24 juin, de privilégier un règlement à l’amiable, indique l’agence Ecofin.
Une tentative de médiation va donc débuter dès le mois prochain. Il s’agit là de la dernière étape avant un éventuel procès. En attendant, le recours déposé devant la cour est-africaine en avril 2020 par l’ONG va être suspendu, cette dernière espérant elle aussi un accord rapide avec l’Etat.