Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a annulé la décision de la Fédération tunisienne de football (FTF) concernant la suspension du CS Chebba de Ligue 1. Un camouflet pour Wadie Jary.
Entre le Croissant Sportif Chebbien (CS Chebba) et le président de la Fédération tunisienne de football (FTF), Wadie Jary, la guerre est ouverte depuis le mois d’octobre dernier. Le club tunisien a en effet été suspendu par la FTF, du championnat. Le CS Chebba avait pourtant terminé huitième lors de la saison 2019-2020, alors qu’il venait d’être promu en Ligue 1. Mais la FTF a décidé de suspendre le club pendant une saison et de le reléguer en 4e divisions. Officiellement, les dirigeants auraient oublié de remplir les formalités d’inscription à temps pour la saison dernière.
Wadie Jary a agi « en dictateur du sport»
Au-delà d’une bataille juridique entre Chebba et la FTF, les observateurs du football tunisien y voient un différend entre les dirigeants du club, parmi lesquels le président Taoufik Mkacher, et Wadie Jary, président de la fédération. En coulisse, le refus du CS Chebba de parrainer la candidature de Jary à la présidence de la FTF aurait pesé lourd dans la balance, autant que la demande d’audit de la FTF formulée par Mkacher. Le patron de la fédération aurait donc pris la décision, quasi seul, de disqualifier le CSC de la Ligue 1.
Cela avait d’ailleurs provoqué de graves émeutes à Chebba. « Nous allons poser une statue de Wadie Jary à l’entrée de la ville. Wadie semble être plus fort que l’Etat, personne ne peut lui dire non. Il n’y a pas de bureau fédéral, il y a juste un secrétaire général qui est là pour annoncer les décisions de Wadie », avait ironisé Mkacher au moment de la décision de la FTF. Avant d’ajouter : « Nous étions dirigés par un dictateur en Tunisie. Aujourd’hui, nous avons un dictateur du sport. On ne peut plus continuer comme ça ».
Le président du CS Chebba estime d’ailleurs avoir été sanctionné au moins sept fois par la FTF. D’abord exclu de ses fonctions par la fédération, Mkacher a ensuite vu son club être visé par sa rétrogradation.
Le CS Chebba pas encore sorti d’affaire
Mais les ennuis se sont poursuivi pour le club tunisien : le CS Chebba avait en effet introduit un appel auprès du tribunal arbitral du sport (TAS) en novembre dernier. Problème : la Fédération tunisienne de football aurait transmis à l’instance judiciaire une traduction erronée, de l’arabe au français, remplaçant le mot « suspension » par « mise en inactivité ». En effet, une suspension qui n’a pas été décidée en Assemblée générale aurait été illégale. Pourtant, c’est bien une suspension qui a visé le CSC.
Outre un nouvel appel auprès du TAS, le CS Chebba a donc, en février, déposé une plainte pénale au Tribunal de première instance de Tunis contre Wadie Jary et son traducteur. De son côté, le tribunal arbitral du sport a annulé la décision de la FTF. Le Croissant Sportif Chebbien pourrait donc bien participer au championnat… si la fédération le décide. En effet, rien n’est encore sûr : si la décision du Bureau fédéral de la Fédération tunisienne de football du 17 octobre 2020 est annulée, la FTF peut toujours se réunir en Assemblée générale et rendre le même verdict. Et dans ce cas-là, Chebba risque bien de ne pas pouvoir réintégrer la Ligue 1.