La distribution d’énergie au Congo semble être une priorité du gouvernement Makosso. L’Etat a même signé une licence d’exportation d’électricité. Comment Denis Sassou-Nguesso compte-t-il pallier l’infrastructure inadéquate ?
Le ministre congolais de l’Energie, Serge Blaise Zoniaba, a muni la Centrale électrique du Congo (CEC) d’une licence d’exportation, selon Africa Intelligence. Toutefois, la seule interconnexion permettant la « vente d’électricité » se situe actuellement entre le Congo et la RDC. Une éventuelle collaboration avec le Cameroun serait aussi possible après l’entrée en service du barrage de Chollet.
Néanmoins, le Congo-Brazzaville souffre d’une crise au niveau de l’infrastructure. Les coupures d’électricité générales sont fréquentes, surtout dans les deux villes majeures du pays. Dans la capitale Brazzaville ainsi qu’à Pointe-Noire, les soirées sont parfois sombres. Dans les régions rurales, il y a un manque de postes de transformation. Pourtant, ces départements sont mieux lotis quant à la stabilité de l’électricité.
Tout cela désigne une infrastructure inadéquate, surtout dans les zones les plus urbanisées. Un problème que le président congolais, Denis Sassou-Nguesso, avait adressé en septembre dernier. Le réseau électrique a été étendu avec 20 postes de transformation et presque 3000 poteaux électriques.
Une procédure que le gouvernement congolais considèrerait d’étendre sur tout le territoire, afin de canaliser l’excèdent d’énergie et améliorer les services. Mais aussi afin de préparer le terrain à l’exportation de l’énergie. Un engagement beaucoup plus sérieux et dont dépendra la réputation du Congo dans la sous-région.
Electrification du Congo, mais pas que
En effet, la « vente d’électricité » est un produit attractif pour les pays voisins. Le Gabon et la RDC ont les mêmes soucis énergétiques que le Congo. Le Sud camerounais et le Sud-Ouest centrafricain pourraient même opter pour une liaison au réseau électrique congolais qu’au réseau national. Ces régions sont virtuellement isolées.
Cependant, le Congo regarde aussi vers ses propres départements du Nord, par lesquels les nouvelles installations devront passer. Ces zones sont de plus en plus urbanisées. De nouvelles routes les relient à Brazzaville. Et la fourniture adéquate en électricité devient une obligation. Les bailleurs chinois du pays, ainsi que le FMI, ont réaffecté une partie de la dette en projets de développement. Toutefois, ces nouveaux projets, à l’instar du centre de maintenance d’aéronefs, auront besoin d’une fourniture stable en énergie.
La CEC a vu sa capacité de production augmenter d’un tiers depuis quelques mois, depuis l’inauguration de la nouvelle turbine de la centrale de gaz de Pointe-Noire. Donc, le pays aurait effectivement un surplus de production. Il s’agirait maintenant d’investir dans l’infrastructure afin de résoudre le volet social de la crise énergétique. Mais aussi d’honorer les futurs engagements envers le Pool énergétique de l’Afrique centrale (PEAC). L’initiative de la CEEAC veut concrétiser un marché énergétique commun.
C’est donc une course contre la montre pour l’électrification au Congo. Le nouveau gouvernement s’est engagé envers les populations, ainsi que les Etats voisins. Est-ce qu’il réussira à honorer ses engagements à temps ? Dossier à suivre.
Le Chef de l'Etat #Denis_Sassou_Nguesso a demandé au Gvt de procéder à la construction du barrage de Sounda au Kouilou en vue de l’accroissement de la production et de l’offre d’électricité.#Congo #Brazzaville #ChezMoiAuCongo🇨🇬 pic.twitter.com/iiqmAvQPAa
— Maco Obeya (@MacoObeya) May 28, 2021