Aujourd’hui, Assimi Goïta, le nouveau président du Mali, prêtera serment. Choguel Maïga pourrait être nommé Premier ministre après la cérémonie. Demain, une délégation de la CEDEAO arrivera à Bamako.
Le chef de la junte malienne et nouveau président du pays, Assimi Goïta, assistera à un évènement d’importance vitale pour le Mali. En effet, sa propre investiture suivie indubitablement d’un discours, représentent une occasion d’apaiser la communauté internationale. Depuis le coup d’Etat du 24 mai, le Mali affronte une offensive diplomatique et financière occidentale. Donc, un engagement officiel du nouveau président de respecter la période de transition serait attendu.
Toutefois, selon les estimations de Salikou Sanogo, vice-président de l’Union pour la république et la démocratie (URD), qui fait à son tour partie du M5-RFP de Maïga, beaucoup de temps a été perdu. Sanogo a déclaré à RFI : « On a perdu neuf mois à tergiverser, et maintenant il nous reste dix mois ». Une durée qu’il considère insuffisante, avec cinq élections nationales à organiser.
Néanmoins, un seul scrutin intéresse l’Occident, celui de la présidentielle. Pour raison, la France et les autres pays opposés à la prise de pouvoir par Assimi Goïta chercheraient sans doute à promouvoir ses éventuels opposants au plus tôt.
Lors d’un meeting populaire vendredi, Choguel Maïga, le prochain Premier ministre, a essayé de rassurer la communauté internationale. Il a déclaré : « Nous respecterons nos engagements internationaux. Tant qu’ils ne sont pas contraires aux intérêts du peuple malien ». Avant d’ajouter : « Les invectives, les sanctions et les menaces ne feront que compliquer la situation », a-t-il dit.
#MALI / J'ai écouté Choguel Maiga aujourd'hui, j'ai entendu le futur premier ministre de la transition pic.twitter.com/5pR8A5ccio
— Abdou Kh. Cissé (@rebayacall) June 4, 2021
Assimi Goïta en quête de reconnaissance internationale, le rôle de la CEDEAO
Le nouveau président Assimi Goïta s’exprime rarement en public. Bien que ses actions parlent pour lui, il est attendu que Goïta confirme les propos de Maïga. Ces attentes sont surtout importantes pour les quelques alliés que le Mali a encore au sein de la CEDEAO. Depuis la suspension du Mali au sein de la communauté économique, une menace financière plane sur le pays.
La Banque Mondiale a annoncé qu’elle arrêterait ses aides au Mali. Le Fonds Monétaire International (FMI), qui devait libérer 135 millions de dollars d’aides au pays s’est aussi abstenu. Le seul facteur aggravant pour les finances maliennes serait que la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) prenne acte de l’embargo mondial. Sachant que le gouverneur actuel de la banque est Tiémoko Koné, ancien ministre ivoirien sous Alassane Ouattara. Même si la BCEAO ne boycottait pas le Mali, les procédures administratives d’octroi de fonds se compliqueraient.
En somme, l’objectif de Goïta à travers son discours d’investiture sera de rassurer l’opinion internationale. Plusieurs intérêts maliens en dépendraient. En l’occurrence, la légitimité du pouvoir malien aiderait les pays occidentaux, surtout ceux qui ne sont pas hostiles à Goïta, à accepter le nouveau chef d’Etat.
Ensuite, une délégation de la CEDEAO, présidée par Goodluck Jonathan, arrivera à Bamako le 8 juin. Le but étant de représenter les médiateurs africains de la transition malienne. Les présidents nigérian, burkinabé et ghanéen ont investi beaucoup de capital politique en réfutant d’éventuelles sanctions.
Ainsi, il incomberait à cette mission de rassurer le chef de la MINUSMA et les ambassadeurs du Ghana et du Nigéria. Ces derniers composent le Comité local de suivi de la transition. Il serait possible que la transition malienne se déroule plus confortablement. Surtout pour le nouveau président, s’il s’engage préalablement à collaborer avec le Comité.
Koulouba | 1er juin 2021
Retrouvez en images 📹 l'intégralité de l'intervention du Président de la Transition, Colonel Assimi GOITA, Chef de l'État face à la Presse au Palais de Koulouba. 👇https://t.co/OGEpCsKbE8 pic.twitter.com/zfqaCTAcGy— Presidence Mali (@PresidenceMali) June 1, 2021