Champion de France avec le LOSC, l’international mozambicain Reinildo est loin du « bling-bling » des stars actuelles du football. Ce travailleur acharné s’est imposé match après match au sein de l’effectif lillois.
Le latéral gauche du Lille OSC, Reinildo Mandava, est devenu champion de France ce dimanche soir. Il est l’un des deux Lillois figurant également dans le XI type de la saison, désigné par l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP). Programmé pour être remplaçant à son poste, le Mozambicain s’est fait une place au sein de l’effectif lillois et est devenu la coqueluche des supporters. Notamment grâce à une certaine humilité et à une constance rare à son poste.
La saison dernière, Reinildo était en effet le joker du Croate Domagoj Bradarić. Prêté pendant six mois, avec option d’achat, par le modeste club portugais du CF Belenenses, le défenseur mozambicain a pris son mal en patience. Mais la fragilité défensive de Bradarić a amené le coach de Lille, Christophe Galtier, à opter régulièrement pour Reinildo, moins offensif mais plus solide derrière. Conséquence : il a cette saison été aligné dès qu’il était disponible, et s’est régulièrement fait une place au sein de l’équipe type du quotidien sportif L’Equipe.
Il faut dire que le temps d’adaptation n’a pas été court. De Mozambique au nord de la France, Reinildo a dû prendre ses marques et s’acclimater. « Ici, le temps est très froid surtout quand je suis arrivé, fin janvier. Il neigeait beaucoup, mais je me suis adapté, même si je ne m’entraîne pas aussi couvert que mes coéquipiers. Je n’aime pas quand il fait trop chaud. Je préfère le froid », explique le footballeur dans une interview.
Une ascension fulgurante
Au milieu des Neymar, Mbappé et autres stars du ballon rond, Reinildo a avancé dans la plus grande discrétion. Le Mozambicain est en effet loin du star system : « Je suis fier de pouvoir parler de mon parcours, de mon enfance et de ma vie. Je suis né dans une famille très pauvre, à Beira, au Mozambique, le 21 janvier 1994. Nous n’avions pas beaucoup de moyens. Mais même comme cela, mes parents on su élever leurs enfants, dont moi, en nous donnant les bases du respect et d’une bonne éducation », résume simplement le défenseur sur Canal+.
Passé « par d’énormes difficultés », Reinildo a connu une ascension fulgurante : il signe son premier contrat professionnel en 2012. Six mois plus tard, il est déjà appelé en sélection mozambicaine. Il n’a alors que 18 ans. « Une fierté pour ma famille, et pour ma mère, qui a vécu avec moi toutes les épreuves de ma vie », explique-t-il.
Après avoir perdu sa mère, Reinildo est contacté par une club portugais, le Benfica Lisbonne. Il fait alors le grand voyage. Mais rien n’est gagné et le joueur ne perce pas vraiment dans ce grand club lusitanien. Lorsqu’il tape dans l’œil du staff lillois, il manque encore de force défensive. Après de nombreuses séances de travail, il débute la saison 2020-2021 par une expulsion directe contre Rennes pour un tacle non maîtrisé. On le pense alors perdu pour cette nouvelle saison, mais le Mozambicain rattrape son retard et reprend le poste de latéral gauche à Bradarić.
Dix mois plus tard, Reinildo va soulever l’Hexagonal, le trophée de champion de France. Sauf surprise, il devrait rester au club et jouer la Ligue des Champions la saison prochaine, où il rencontrera les stars africaines du ballon rond, comme Mahrez, Sané ou Salah.