Le Dambe est un sport de combat traditionnel du Nigéria. Les pratiquants de ce sport extrêmement violent et qui demande une technique et un mental hors normes, font partie des combattants les plus robustes du continent.
Le Dambe est un art martial traditionnel des populations Haoussa au Nord nigérian. Les combats de Dambe entraînent souvent de graves blessures physiques et se caractérisent par une brutalité hors du commun.
La tradition du Dambe a été mise en place par les guildes de bouchers. Il s’agit d’une caste du groupe ethnique Haoussa, originaire du sud soudanais. Actuellement, la plupart des guildes de bouchers sont éparpillées le long de la frontière entre le Niger et le Nigéria. Ce sport est ancré dans une tradition remontant au 10e siècle. Toutefois, les matchs de Dambe attirent des millions de vues en ligne depuis quelques années.
Seule règle, la victoire
Le Dambe est un sport de combat où le but est d’assommer l’adversaire, une fin communément connue comme « tuer » ou « mort ». Techniquement, les combattants ne peuvent pas opérer de prises de l’adversaire. L’une des mains est protégée de lanières et elle sert à l’attaque, la seconde main sert à empêcher l’entrée en contact avec le challenger et à parer les coups.
Les jambes peuvent servir à l’attaque, mais c’est un pari risqué. Le but du combat est d’assommer l’opposant, et lorsqu’il est par terre, c’est souvent plus facile. C’est pour cela que les dernières années il est de plus en plus fréquent de voir des attaques au genou ou au pied.
Il n’y a pas de classification selon le poids mais la tendance est d’opposer les combattants aux gabarits similaires. Les matchs durent trois rounds, auxquels il n’y a pas de limite de temps. Le round finit lorsqu’un combattant touche le sol ou lorsque le juge en décide. Le juge intervient uniquement si les concurrents ne sont pas combatifs ou pour protéger un combattant terrassé de recevoir des coups à terre.
👑 @AfricanWFC : This is DAMBE!!
🇳🇬 Lagos, Nigeria📃: “Dambe” is A Form Of Bareknuckle Boxing Native To Northern Nigeria..pic.twitter.com/JnHGHAZ6Ut
— Mikey Thomas (@MikeyThomasMMA) July 20, 2020
Le Dambe à la recherche d’un futur
Par le passé, les combattants s’organisaient en « armées ». L’armée qui gagne les tournois des saisons de récolte partait en voyage entre les différents villages. Les champions se chargeaient d’abattre les animaux et se faisaient offrir une partie de la viande en échange de leur prestation. Ce signe de respect porte beaucoup de symbolisme chez les Haoussa. Certains villages organisent des festivals à l’honneur des armées en tournée, et leur offraient de l’argent pour marquer leur estime.
Aujourd’hui, les combattants sont plus professionnels et s’entrainent comme des boxeurs. Cependant, la tradition du « Kara », la corde qui enrobe le bras et la main du combattant, est toujours d’actualité. C’est à cause de la solidité de cette main que les dégâts dus aux coups portés sont souvent ravageurs.
Le sport a connu une hausse de popularité à mesure que les combats devenaient plus suivis sur Internet, notamment sur Twitter, Facebook et YouTube. Selon les statistiques, le sport est plus suivi aux Etats-Unis et en Asie méridionale qu’en Afrique. Durant le confinement de 2020, les vidéos de Dambe sont devenues une tendance planétaire. Le Dambe a même attiré l’attention du président du championnat de MMA, l’UFC. Dana White avait exprimé son intérêt pour le sport à plusieurs reprises, et en mars, la chaine officielle de l’UFC a publié une vidéo qui met en valeur le Dambe comme un art martial accompli.
Néanmoins, la pandémie a aussi retardé l’organisation du premier championnat international de Dambe, qui devait se tenir à Kano, au nord du Nigéria. Le championnat devait se tenir avec des combattants africains, mais aussi d’Europe, d’Asie et d’Amérique.
Le sport est toutefois moins brutal qu’il l’était il y a quelques années. Les combattants mettaient des barres de fer sous leurs « Kara ». Certains collaient même des bouts de verre tranchants au-dessus des lanières. Maintenant, les combattants voient une opportunité dans la popularité croissante du sport. Au lieu de le pratiquer par tradition, les armées de Dambe pourront se pourvoir d’une vraie organisation et une charte de règles, afin de plébisciter ce sport en Afrique et dans le monde.