Samedi dernier, l’armée centrafricaine et ses alliés russes ont réussi à reprendre Kaga-Bandoro, sous contrôle rebelle depuis 2014. Le lendemain, les autorités ont neutralisé plus de 200 rebelles à Niem, à l’ouest, et pris le contrôle de la ville. La CPC de Bozizé faiblit.
L’armée centrafricaine et ses alliés, les paramilitaires russes plus que d’autres, ont brillé ces derniers jours. On parle de deux victoires étonnamment faciles, dans une guerre civile contre la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Ces victoires permettent au gouvernement d’étendre enfin son contrôle sur le territoire national, qui était fin février limité à la capitale Bangui. Au nord et à l’ouest du pays, les autres alliés de la RCA, le Rwanda et la Minusca, sécurisent les villes que reprennent l’armée nationale et les paramilitaires russes au fur et à mesure.
C’est une nouvelle carte qui se dessine en RCA. La guerre civile a été violente, et la victoire, pour le gouvernement de Faustin-Achange Touadéra et de la coalition gouvernementale, commence à pointer le bout de son nez. Le contexte a été favorable au gouvernement ces dernières semaines, avec notamment la capitulation récente du chef de l’UPC, Ali Darassa, et l’annonce du décès du chef de la milice 3R Sidiki Abass. Il semblerait donc que l’annonce de François Bozizé de la prise du commandement de la rébellion a été une mauvaise nouvelle pour la CPC.
Bozizé enchaîne les déroutes
L’ex-président et candidat à la dernière élection, qu’il avait perdue face à Touadéra, François Bozizé, est visé par une enquête judiciaire depuis janvier pour ses liens avec la CPC. Des liens qu’il niait à l’époque. A la tête du parti Kwa Na Kwa, il tentait de déstabiliser le gouvernement politiquement, en contestant les résultats de l’élection et en appelant à l’insurrection citoyenne. Ce ne fut donc pas une surprise lorsqu’il annonça, le 20 mars dernier, sa responsabilité dans les violences de la coalition des milices armées CPC.
Néanmoins, depuis qu’il est aux commandes effectives de la rébellion, on ne peut s’empêcher de remarquer que celle-ci enchaîne les déroutes. D’ailleurs, de nombreux analystes avaient prévu que Bozizé ne réussirait pas à combler le vide laissé par Ali Darassa, après sa capitulation.
Les territoires reconquis au nord par la coalition gouvernementale sont exactement ceux qui étaient sous le contrôle des rebelles de l’UPC. D’ailleurs, des coups de feu ont été tirés en l’air pour couvrir la retraite des rebelles qui tenaient Kaga-Bandoro, mais aucune victime n’est tombée, ni d’un côté ni de l’autre. Les rebelles ont abandonné la ville sans résister.
C’était aux alentours de Niem que les combats ont été les plus sanglants : 200 rebelles auraient en effet été tués.