Des centaines de candidats lancent aujourd’hui leur campagne électorale pour les septièmes élections législatives au Cap-Vert. Le 18 avril prochain, près de 400 000 électeurs de l’archipel et de sa diaspora voteront.
Dans un contexte épidémique grave, 597 candidats ont présenté leurs candidatures aux élections législatives capverdiennes ces dernières semaines. Jusqu’à aujourd’hui, la tenue d’une campagne électorale, la diffusion de sondages, la propagande politique, entre autres limitations définies par la Commission électorale nationale (CNE), étaient officiellement interdites.
183 candidats se présentent dans les circonscriptions de Santiago Sul, qui comprend la capitale Praia, ainsi que l’île de Maio. La campagne se tiendra finalement avec quelques restrictions.
Tout est prêt pour les législatives
Lors de ces élections législatives capverdiennes, 72 députés seront élus pour un quinquennat, dont deux issus de l’archipel, deux de la circonscription américaine et deux d’Europe et du reste du monde.
Les 13 circonscriptions du pays et à l’étranger voteront le 18 avril pour six partis, notamment l’Union capverdienne indépendante et démocratique (UCID), le Mouvement pour la démocratie (MPD) et le Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert (PAICV). Le Parti du peuple est en concurrence avec ces formations politiques dans cinq circonscriptions, le Parti social-démocrate dans quatre et le Parti du Travail et de la Solidarité dans cinq.
Le calendrier électoral, approuvé par la CNE, prévoit le vote de 8h à 18h le 18 avril, dans tout l’archipel. Pour le jour du scrutin, 1 245 bureaux de vote dans l’archipel et 246 pour la diaspora accueilleront les votants.
La présidence en ligne de mire
Les deux partis qui dominent la scène politique capverdienne, le MDP et le PAICV, voient là une belle occasion de préparer l’élection présidentielle d’octobre. Les deux formations devront choisir leurs candidats respectifs pour la présidentielle, chose qu’ils ne feront officiellement qu’après le scrutin du 18 avril. Dans les coulisses, en revanche, les candidats sont déjà connus, et la performance de leurs partis respectifs aux législatives déterminera la validation ou non de leur investiture.
Le président du MPD, Ulisses Correia e Silva, soutiendra naturellement l’ex-Premier ministre et ancien président du parti, Carlos Veiga. Ce dernier a parlé lors d’une interview le 19 mars de ses intentions de se présenter. Quant à la présidente du PAICV, Janira Hopffer Almada, elle devra décider d’appuyer ou pas un autre ex-Premier ministre, José Maria Neves, qui n’a pas encore confirmé qu’il se présenterait.
Du côté du MPD, et après des résultats défavorables aux élections locales de 2020, lors desquelles il a perdu Praia au profit du PAICV, après huit ans à la tête du parti, une défaite électorale aux législatives remettrait en cause Ulisses Correia e Silva et son candidat. Neves est confronté à un contexte identique : son bilan entre 2011 et 2016 en tant que Premier ministre et chef du gouvernement a été pour le moins mitigé, et il sera donc le candidat par défaut d’un parti qui n’a pas de présidentiable à mettre en avant.
En tout cas, les 72 sièges distribués lors des législatives détermineront les tendance de la politique capverdienne pour les années à venir. L’enjeu était donc trop grand pour ne pas faire campagne. Cette dernière s’ouvre, et tous les observateurs suivent déjà avec attention ce premier round d’une présidentielle attendue.