Après plusieurs polémiques sur le continent africain, Facebook lance la monétisation de contenus en Afrique du Sud, avant de l’étendre au reste du continent.
Avec plus de 200 millions d’utilisateurs sur le continent africain, Facebook reste le leader des réseaux sociaux. Mais depuis quelques mois, entre les Africains et le groupe de Mark Zuckerberg, le torchon brûle… Plusieurs dirigeants ont défié Facebook, comme Yoweri Museveni, le président de l’Ouganda, qui a accusé le réseau de tentatives d’ingérence. Mais pour les utilisateurs, ce sont les modifications de la politique de confidentialité de WhatsApp qui ont provoqué une défiance vis-à-vis du géant américain. Si Facebook a limité la casse, pour WhatsApp, qui appartient au réseau social, c’est en revanche plus compliqué.
Quoi de mieux pour Facebook, donc, de lancer un nouvel outil pour éviter que la chute ne se poursuive ? Le géant américain a décidé d’introduire son outil de paiement des événements en ligne en Afrique du Sud, dans un monde où de nombreux événements sont désormais organisés de manière numérique. Lancé le 11 mars dernier, le « Paid Online Events » doit désormais permettre aux utilisateurs sud-africains de Facebook de monétiser leurs événements. Jusqu’à récemment, l’outil était disponible dans 20 pays du monde, mais pas en Afrique.
« Depuis le lancement des événements payants en ligne en août 2020, il s’est considérablement développé, offrant aux créateurs et aux entreprises un autre moyen précieux de gagner de l’argent sur Facebook, explique le responsable des partenariats médias stratégiques pour l’Afrique subsaharienne. De nombreux organisateurs de conférences, musiciens, formateurs, producteurs de théâtre, créateurs et entreprises perdent des revenus pendant la pandémie en raison de mesures de distanciation sociale. Les événements en ligne payants les aideront à renouer avec leurs fans, à monétiser et à toucher un public plus large partout dans le monde ».
Autrement dit, Facebook s’attaque à YouTube en faisant payer les utilisateurs et en rémunérant les producteurs de contenus. L’argent est directement envoyé par le géant américain sur le compte des créateurs. Et pour attirer des utilisateurs, la plateforme assure qu’elle ne prendra pas de pourcentage sur les revenus des créateurs de contenus avant août 2021.
A distance, la bataille entre les plateformes de contenus se poursuit : d’un côté, YouTube, bien installé, mais qui taxe de plus en plus certains créateurs. De l’autre, Facebook, qui lance une offre alléchante. Mais à partir d’août 2021, à quelle sauce seront mangés les créateurs de contenus ? Pour le moment, l’Américain n’a pas encore livré de chiffres. Mais à l’heure où les Africains se demandent comment retrouver leur souveraineté digitale, les multinationales du web ont encore quelques coups d’avance.