Depuis plusieurs années, le marché du drone se développe dans plusieurs pays africains. Cet objet volant pourrait permettre au continent de prendre son envol.
En 2016, le Rwanda annonçait vouloir construire le premier « droneport » d’Afrique. Ce pays est sans aucun doute l’un des fers de lance de ce marché qui se développe. En effet, le gouvernement rwandais a fait appel il y a plusieurs années à Zipline, une startup américaine, pour développer des drones capables de livrer des médicaments dans les hôpitaux situés dans des zones montagneuses. Et si les drones étaient la solution de désenclavement des zones rurales ou inaccessibles sur le continent africain ?
Les drones seront au transport ce que le mobile est à la banque
Pour Eric Rutayisire, fondateur de Charis UAS au Rwanda, « les drones offrent une excellente occasion pour le développement ». Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les deux-tiers des Africains vivent à plus de 2 kilomètres d’une route praticable, selon une étude réalisée par l’Université de Sydney. Les drones semblent donc être l’avenir du continent : « Les drones pourraient permettre d’être au transport en Afrique ce que les téléphones mobiles ont permis de réaliser pour la banque », résume Jonathan Ledgard, directeur à l’Institut fédéral suisse de technologie à Lausanne.
Et le Rwanda n’est pas le seul pays à s’être laissé séduire par ces appareils volants qui peuvent également permettre de désenclaver des zones dans les pays les plus développés d’Afrique, notamment pour livrer des médicaments. Ainsi, la société Astral Aerial a, en 2017, commencé à proposer ses services au Kenya, où les drones sont désormais utilisés dans plusieurs domaines, de la livraison à l’exploration de champs pétrolifères.
Cartographie, topographie et agriculture
Au Malawi également, les appareils sillonnent le ciel. Avec un objectif médical : acheminer des tests HIV de nouveau-nés. Au Niger, le marché du drone commence également à décoller. En Côte d’Ivoire, au Ghana, au Nigeria, en Namibie et en Afrique du Sud, ces appareils sont utilisés pour la topographie et la cartographie des mines.
Et si le drone était la solution à l’autosuffisance alimentaire ? Car l’agriculture est sans aucun doute l’un des enjeux majeurs du continent. Actuellement, en Afrique, des drones sillonnent le ciel pour détecter les invasions de criquets, pour tracer les matières premières ou pour observer les sols. Une façon de gagner en productivité et de rendre plus précises les pratiques agricoles. Ou quand la technologie vient en aide à un secteur traditionnel.
Des textes de loi encore inadaptés
La Banque africaine de développement (BAD) a compris l’enjeu de ce marché et finance des formations de pilotes dans plusieurs pays. Il reste cependant à adapter les textes à ces nouvelles pratiques : dans plusieurs pays d’Afrique, les gouvernements interdisent au public l’usage des drones, qui sont pour le moment réservés aux militaires ou aux administrations.
Si les Etats adaptent leurs lois et proposent eux aussi des formations aux futurs pilotes, l’usage des drones pourrait se démocratiser en Afrique. Une opportunité pour les startups étrangères mais également pour les entreprises locales, qui pourront alors se développer… au service des populations.