Un Français portant le nom de Juan Rémy Quignolot a été arrêté hier en République centrafricaine (RCA). Il s’agirait d’un agent des renseignements français, qui avait collaboré avec François Bozizé en 2013.
Alors que l’armée centrafricaine commence à prendre l’avantage sur l’insurrection de la CPC, un espion français a été arrêté à Bangui, la capitale de la RCA. Le détenu s’appellerait Juan Rémy Quignolot. Il s’agirait d’un ancien collaborateur du chef de l’insurrection François Bozizé.
L’Office central de répression du banditisme (OCRB) a arrêté Quignolot à son domicile. Les agents ont trouvé une quantité d’armes faramineuse sur les lieux. Au moins trois fusils de précision, 8 armes de poing, des milliers de balles et des grenades ont été saisis. De plus, Guignolot avait une quarantaine de téléphones portables, des gilets pare-balles, des cartes géographiques et d’autres équipements. Clairement, il n’était pas à Bangui pour faire du tourisme.
Pour rappel, François Bozizé a été attaqué par la Séléka pendant son mandat en 2013. Avant de s’enfuir vers le Cameroun, il aurait été assisté par François Hollande, qui avait envoyé une unité spéciale pour l’extraire. Aussi, le président français Nicolas Sarkozy était un proche allié de Bozizé.
Toutefois, Bozizé est actuellement en cavale et sous le joug de sanctions internationales. Il mène la rébellion de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Depuis le refus de sa candidature à la dernière élection présidentielle de 2016, il a semé la dissidence à Bangui. Ce n’est que depuis mars qu’il a assumé son rôle dans la rébellion, qu’il tenait depuis l’union de la CPC novembre dernier. Il n’empêche que depuis, la CPC ne fait que perdre du terrain, et des alliés.
Un citoyen étranger a été détenu à Bangui aujourd'hui avec une énorme quantité d'armes et de munitions. Une enquête est en cours et les circonstances sont à clarifier
— Valery Zakharov (@VlrZakharov) May 10, 2021
Les espions ne sont jamais là par hasard
Donc, l’espion français, Juan Rémi Quignolot, a été interpellé pour des doutes quant à ses liens avec la CPC. Le procureur général de Bangui, Didier Tambo, a déclaré à Anadolu : « Il était en possession d’important effets militaires ». L’arrestation a aussi été confirmée par le conseiller militaire du président Faustin-Archange Touadéra. En effet, Valery Zakharov, chef des paramilitaires russes qui protègent Bangui, a tweeté hier. Il n’a pas donné beaucoup de détails, mais des retweets des citoyens de Bangui ont accompagné la nouvelle de photos de l’arrestation.
Sinon, la mission diplomatique française n’a pas commenté sur le sujet. Toutefois, la présence à Bangui d’un espion français qui travaillait pour le chef de l’insurrection est très curieuse. Les forces du gouvernement commençaient à reprendre les bastions de la CPC pendant les dernières semaines. En plus, certaines milices du groupe insurrectionnel ont baissé les armes et se sont rendues à l’armée.
Néanmoins, des rumeurs se sont répandues sur des différents entre le gouvernement centrafricain et la France. Aussi, en marge de la crise tchadienne, la RCA aurait interdit à la France d’utiliser son espace aérien pour attaquer les rebelles du FACT au Tchad. De plus, l’actuel président français Emmanuel Macron s’était prononcé contre la présence russe en RCA. Bien que les paramilitaires russes avaient justement protégé les Centrafricains contre ce qui promettait d’être un massacre.
Toutefois, l’arrestation de l’espion français pourrait tout aussi bien être fortuite. Mais la présence de Quignolot est une brèche à la loi internationale. Les prochains jours dévoileront probablement ce que cet individu dangereux faisait encore en RCA. S’il soutenait activement la CPC, ce fait constitue un crime d’Etat, dont la France devra répondre.
Un agent secret français a été arrêté à Bangui.
C'est la France qui déstabilise la Centrafrique …@RFI écrira-t-elle à ce sujet? Non.Mais on est au courant de qui se passe ! pic.twitter.com/dufyuqTAJs
— Raphaël Maloungou (@CentroRaphael) May 10, 2021