Fin février, Stevie Wonder a annoncé vouloir s’installer au Ghana. Une volonté qu’il nourrit depuis les années 1970. Mais l’artiste n’a encore jamais franchi le pas.
Après le rêve américain, le rêve ghanéen ? La légende de la soul musique Stevie Wonder est aussi un artiste engagé. C’est en grande partie grâce à lui que l’anniversaire de Martin Luther King est devenu une fête nationale aux Etats-Unis. Un militantisme contre le racisme qui ne faiblit pas : en juin dernier, Trump encore à la Maison-Blanche, l’artiste dénonçait le racisme systémique, les violences policières et la « répression économique » visant les Africains-Américains. Et l’arrivée de Joe Biden à la tête du pays ne semble pas avoir changé la vision de l’interprète de « Superstition » et de « I Just Called to Say I Love You ».
Fin février, appelé à s’exprimer sur les thèmes actuels de société par la célèbre animatrice Oprah Winfrey, Stevie Wonder a surpris les téléspectateurs en annonçant qu’il désirait déménager définitivement au Ghana. Lassé par le racisme et l’injustice en Amérique, a-t-il dit, Stevie Wonder a expliquer ne pas vouloir voir ses enfants et petits-enfants être obligés de demander d’être respectés.
Et selon l’artiste, le Ghana est le pays idéal pour se sentir « respecté et bien accueilli ».
Ce n’est pas la première fois que Stevie Wonder menace de quitter les Etats-Unis à cause du racisme. Il laisse d’ailleurs une dernière chance à l’Amérique : « Je veux voir cette nation sourire à nouveau. Et je veux la voir avant de partir pour aller au Ghana parce que je vais le faire », a-t-il cependant prévenu.
« En Afrique, j’ai retrouvé la chaleur, l’énergie de mon enfance à Detroit »
En 1994, le chanteur déplorait que les populations américaines n’aient « plus de sens de la communauté ». Il affirmait alors vouloir quitter Los Angeles pour aller vivre au Ghana. Stevie Wonder était tombé amoureux de ce pays africain lors d’une visite sur place. Il estimait que les valeurs qu’il cherchait étaient plus présentes au Ghana qu’en Amérique.
En réalité, ce voyage au Ghana, l’artiste en parle depuis 1975. Plus que le Ghana, c’est l’Afrique qui attire Stevie Wonder. En 1995, il expliquait : « Au Ghana, il n’y a ni McDonald’s ni télévision, alors, ceux qui ne peuvent pas le supporter, restez chez vous. Moi, l’Amérique des flingues, j’en ai assez, point. Impossible de marcher dans la rue sans se faire emmerder par les flics, braquer par les dingues… Sans moi. En Afrique, j’ai retrouvé la chaleur, l’énergie de mon enfance à Detroit ».
En attendant de poser définitivement ses valises en Afrique, Stevie Wonder a mis un peu du continent dans ses titres. Comme dans « Take the Time out ». Lors de l’enregistrement de ce titre, l’Américain avait pensé à Youssou N’Dour et tenté de se mettre à la place du Sénégalais. D’autres chansons, disait l’artiste, « ne parlent elles aussi que du bonheur d’être là-bas », en Afrique.
Ce bonheur d’être là-bas n’est pour l’instant qu’un rêve. Qui trotte dans la tête de Stevie Wonder depuis désormais près d’un demi-siècle. Qu’attend donc le chanteur pour s’installer au Ghana ? La star de la Motown a mis du temps à retracer ses racines. Pour ce qui est du Ghana, Stevie Wonder aurait obtenu des terres de la part du président ghanéen. En 2007, lors du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Ghana, Stevie Wonder avait été invité, au milieu d’un parterre de chefs d’Etat africains, par John Kufuor.