Sénégal : se dirige-t-on vers une libération d’Ousmane Sonko ?

Ousmane Sonko, actuellement en prison, sera-t-il bientôt libre ? Il pourrait être le premier à bénéficier de la loi d’amnistie proposée par Macky Sall.

Ousmane Sonko, figure de l’opposition sénégalaise en détention depuis juillet 2023, pourrait être le premier bénéficiaire du projet de loi d’amnistie présenté par le gouvernement. Ce texte, destiné à apaiser le climat politique et social, ouvrirait la voie à sa libération, ainsi qu’à celle de Bassirou Diomaye Faye, son remplaçant à l’élection présidentielle. Adoptée en conseil des ministres le 28 février, cette mesure doit désormais être examinée et soumise au vote des députés d’ici mercredi.

Si le projet de loi est adopté, cela pourrait mettre fin à la crise politique déclenchée par le report de l’élection présidentielle au Sénégal, suscitant toutefois des réactions mitigées au sein de la classe politique. Le texte prévoit une amnistie pour tous les faits pouvant être qualifiés d’infractions commis entre février 2021 et février 2024, notamment ceux liés à des manifestations ou ayant des motivations politiques.

Bien que le texte ne cite aucun nom, il ouvre la voie à la libération d’Ousmane Sonko, détenu pour « appel à l’insurrection », ainsi que celle de Bassirou Diomaye Faye, candidat officiel du parti dissous Pastef, arrêté pour des « actes de nature à compromettre la paix publique ». Cependant, des réserves subsistent quant à la couverture de toutes les charges pesant sur Sonko, notamment celle liée à une condamnation pour « corruption de la jeunesse ».

Si certains voient dans cette amnistie un geste en faveur de la réconciliation nationale, d’autres expriment leurs préoccupations quant à l’impunité potentielle qu’elle pourrait entraîner. Le débat s’annonce houleux à l’Assemblée nationale, où le texte ne fait pas l’unanimité, tant dans la majorité que dans l’opposition. Alors que le président Macky Sall promet de quitter le pouvoir le 2 avril, certains demandent d’abord que justice soit rendue pour les victimes de la répression policière avant toute amnistie.