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Rudy Gomis, un artiste magistral qui a préservé la musique sénégalaise dans sa diversité

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Rudy Gomis, un artiste magistral qui a préservé la musique sénégalaise dans sa diversité
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Gomis était le dernier survivant des fondateurs d’Orchestra Baobab, le groupe le plus célèbre du Sénégal.

Le monde a perdu l’un des grands pionniers du mouvement postindépendance de la musique populaire moderne au Sénégal. Après une longue maladie, Rudolphe « Rudy » Clément Gomis, membre fondateur du célèbre Orchestra Baobab, chef d’orchestre, compositeur, chanteur et percussionniste, est décédé le 27 avril 2022 à l’âge de 75 ans dans sa ville natale, Ziguinchor, capitale de la Casamance, au sud du Sénégal.

Il n’avait pas été en mesure de se produire avec le groupe depuis un certain temps, mais ses ballades hypnotiques telles que « Coumba » et « Utrus Horas » – aux paroles puissantes, aux mélodies somptueuses et au rythme entraînant – figurent parmi les chansons les plus emblématiques de Baobab, toujours aussi envoûtantes après quasiment un demi-siècle.

En tant que chanteur et auteur-compositeur, le talent de Gomis résidait dans « la fusion de l’humour et de la mélancolie », comme me l’a dit le chanteur vétéran, Amadou Sarr, dans une note rédigée pour les funérailles de son vieil ami. Son génie ne transparaissait pas seulement dans ses textes philosophiques et métaphoriques, mais aussi dans ses mélodies pleines de soul. Sur des chansons comme Coumba, sa voix légèrement rauque et expressive oscille magnifiquement entre pathos et optimisme.

Il a joué un rôle clé dans la création du style si particulier d’Orchestra Baobab, un groupe composé de musiciens exceptionnels originaires de différentes régions du Sénégal, ainsi que du Mali et du Togo. Leur succès est en grande partie dû à ses qualités de leader et à son esprit d’équipe. Cinquante ans plus tard, Orchestra Baobab continue de maintenir vivante et diversifiée la musique sénégalaise et de parcourir le monde avec elle, principalement grâce à Gomis.

Les premières années d’Orchestra Baobab

Gomis était le dernier survivant des fondateurs du groupe. Il a créé Orchestra Baobab en 1970 à Dakar avec deux autres musiciens exceptionnels, le chanteur Balla Sidibé également originaire de Casamance, et Barthélémy Attisso, le guitariste togolais. Ils avaient déjà travaillé ensemble au sein d’un petit groupe appelé Standard, à la conception d’un style collectif, cosmopolite et varié.

Black and white album cover with illustration of a man in a suit reminiscent of a barber shop poster
World Circuit Records

Au Sénégal, dans les années 1970, bon nombre de groupes locaux reprenaient surtout des versions de tubes cubains des années 1950, en chantant dans un espagnol approximatif. Mais avec Baobab, les références à la musique cubaine étaient subtilement repensées dans d’autres langages musicaux pour en faire de nouvelles compositions, et ce délicieux mélange faisait leur charme.

De tous les groupes qui ont animé la vie nocturne dakaroise dans les années 1970, Orchestra Baobab était le plus professionnel, tant sur scène qu’en studio, toujours parfaitement au diapason avec des arrangements maîtrisés, sophistiqués et bien ancrés dans le groove.

Le Sénégal a obtenu son indépendance en 1960. En jouant pour l’establishment politique dans la discothèque chic « Baobab », au centre de Dakar, le groupe a connu un grand succès tout au long des années 1970, avec des albums emblématiques comme « On verra ça » (We’ll See). «Oui, nous étions très populaires, mais cela ne nous assurait pas une vie aisée», avait commenté Gomisa commenté Gomis lors d’une longue interview que j’ai réalisée en 2001 et qui est conservée à la British Library Sound Archive.

À cette époque, nous avions un président catholique, (Léopold Sédar) Senghor, qui a dit que l’on pouvait jouer des morceaux de styles français et cubains… Ensuite, après le début des années 1980, les Sénégalais se sont désintéressés des sonorités de Baobab; ils voulaient simplement écouter de la musique wolof.

Les Wolofs sont le groupe ethnique majoritaire et le wolof la langue la plus parlée à Dakar et dans le nord du Sénégal. En 1980, le nouveau président Abdou Diouf, un musulman wolof, a introduit une dynamique sociale et culturelle différente.

Bien qu’ils aientdans leur réépertoire beaucoup de superbes chansons en wolof, comme Mohamadou Bamba, chantée par Thione Seck, le chanteur wolof, Orchestra Baobab n’était pas à l’aise à l’idée de se lancer à fond dans le mbalax, un style musical d’origine wolof rendu célèbre plus tard par Youssou Ndour.

Le groupe s’est finalement séparé en 1985 avant de se reformer en 2001 et de s’imposer sur la scène internationale.

Un parcours riche

Les origines de Gomis constituent un facteur déterminant du style musical unique de l’Orchestra Baobab et de son charme. Il défendait des sonorités multiéthniques, une réponse naturelle à l’environnement dans lequel il a grandi. Le Sénégal est divisé en deux régions par le fleuve Gambie. Au sud, la luxuriante Casamance, dont Gomis était originaire, englobe une multitude de langues, de religions et de traditions musicales que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans le pays et qui sont sous-représentées au niveau national.

Gomis a expliqué que son héritage bissau-guinéen saute aux yeux dès que l’on prononce son nom de famille. Son grand-père, d’ethnie Manjak, est né en Guinée-Bissau (apppelée à l’époque Guinée portugaise). Les Manjak ont été largement christianisés et ont reçu des noms de famille portugais, comme Gomes, devenu Gomis par créolisation. Leurs traditions musicales font partie d’une culture beaucoup plus vaste, partagée par l’ensemble de l’Atlantique noir, et leur langue principale est le kriolu, un mélange de langues locales et de portugais. C’est la langue que Gomis parlait à la maison, et bon nombre de ses chansons sont en kriolu, comme « Utrus Horas » et « Cabral ».

Son premier contact avec la musique a été l’asiko :

À Noël, au Nouvel An et aux mariages, ma famille jouait des tambours asiko et tout le voisinage chantait autour de nous.

Également connu souls le nom de gumbé, l’asiko est un type de tambour festif qui a été introduit sur les côtes de l’Afrique de l’Ouest en provenance de la Jamaïque, dans les années 1800, par les Marrons réinstallés. Rudy ne connaissait pas les origines de cet instrument, mais c’était une passerelle vers d’autres styles caribéens comme le reggae et le son cubain, et vers diverses musiques africaines. « L’asiko, dira-t-il plus tard, me relie à toute la côte africaine, jusqu’à l’Angola ».

Le père de Rudy Gomis était un capitaine de navire strict. Rudy travaillait dur à l’école mais sa passion était la musique :

J’allais dans les boîtes de nuit de Ziguinchor pour voir différents groupes et je me disais que je pouvais faire mieux que ce chanteur ; pourquoi est-ce que je paye pour l’écouter? Alors, j’ai demandé à mon père, ‘Si j’ai de bonnes notes, tu me donneras tout ce que je te demandes?’ Ce que je voulais, c’était une guitare. Il a accepté.

Il s’est entraîné quotidiennement, en écoutant divers enregistrements. Ses préférés étaient la musique de l’orchestre cubain Orquesta Aragón, les styles traditionnels de Casamance et de Guinée-Bissau, et la voix du chanteur griot gambien Laba Sosseh, populaire à l’époque. On retrouve des traces de toutes ces sonorités et influences dans la musique de Baobab. Ce qui rend en partie leur musique si particulière c’est que tout le monde y trouve son compte.

À l’époque, au Sénégal, les personnes qui n’étaient pas des descendants de lignées d’artisans – appelés griots – n’ataient pas censés faire de la musique:

« Mon père m’a dit : ‘Non, tu n’es pas un griot… Tu laisses tomber la guitare et tu continues tes études, ou alors tu pars’. J’ai choisi de partir. Cependant, avant même que je puisse le faire, mon père avait jeté ma valise hors de la maison.

Le retour de Baobab

Après la séparation d’Orchestra Baobab, Gomis, professeur de langues de formation, a fondé sa propre école de langues (dénommée Centre Baobab) à Dakar, où il a enseigné les nombreuses langues parlées dans le sud du Sénégal et en Guinée-Bissau. Les membres du groupe sont restés en contact et ont occasionnellement joué ensemble.

Le légendaire producteur Nick Gold, Youssou N’Dour et d’autres ont exhorté Orchestra Baobab à se reformer. Nick Gold avait réédité leur album de 1982 Pirates’ Choice sous le label World Circuit Records, qui a touché un public international, et leurs enregistrements ont commencé à devenir cultes. Orchestra Baobab s’est reformé en 2001, lançant ainsi sa nouvelle carrière internationale.

Sous la direction de Gomis, ils ont renoué avec leur ancien esprit d’équipe, enregistrant cette fois dans de meilleures conditions et avec des featuring d’arttistes formidables. Une série de nouveaux albums à succès sont sortis composés d’anciennes et de nouvelles chansons à l’intention de leur public éparpillé dans le monde.

En 2020, Gomis a pu fêter les 50 ans de la création de Baobab. En 2001, dans l’excitation de leurs retrouvailles, il m’avait confié :

J’ai des chansons inédites en poche. Je suis un compositeur. C’est mon travail dans ce groupe… Nous voulons faire de la bonne musique qui perdurera.

Orchestra Baobab réalisera ces souhaits, sans aucun doute.


Lucy Durán, professeur de musique, SOAS, University of London

This article is republished from The Conversation under a Creative Commons license. Read the original article.

Tags: a la uneCulture

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