Pour sa 16e édition, Germanwatch vient de publier son Indice mondial des risques climatiques (IRC). Le think-tank y classe les pays qui souffrent le plus des évènements météorologiques extrêmes.
L’IRC, précise Germanwatch, « indique le niveau d’exposition et de vulnérabilité aux phénomènes extrêmes » des différents pays. Dans son rapport 2021, le think-tank livre « une analyse fondée sur une des séries de données les plus fiables sur l’impact de conditions météorologiques extrêmes et les données socio-économiques y étant associées ». Y sont recensés les victimes, les dégâts matériels et l’indice de développement humain.
Le Mozambique, touché par deux cyclones en 2019
En tête de ce rapport, on retrouve deux pays africains sur le podium : le Mozambique et le Zimbabwe accompagnent en effet les Bahamas en tête de la liste des pays les plus touchés en 2019.
Il faut dire que les deux pays africains, ainsi que le Malawi, 5e du classement, ont subi en mars 2019 les dégâts d’un puissant cyclone tropical, Idai, qui a provoqué « des dégâts catastrophiques et une crise humanitaire dans ces trois pays » indique Germanwatch. Quelques semaines plus tard, le Mozambique était à nouveau frappé par un cyclone de catégorie 4.
Ces deux cyclones ont provoqué la mort de 600 personnes et blessé 1 600 autres. Les dommages sont colossaux : 3,2 milliards de dollars, soit près de la moitié du budget national du Mozambique.
L’Afrique doit s’attendre à de plus en plus d’événements climatiques extrêmes
Pour Germanwatch, l’IRC « est conçu pour être compris par les États comme un avertissement, dans le but de se préparer à des évènements plus fréquents et/ou plus sévères dans le futur » et ne permet pas « d’évaluer les changements continus de paramètres climatiques importants ». L’an dernier, le Mozambique était le seul pays africain dans le classement proposé par le think-tank.
Pourtant, les prévisions montrent que l’Afrique devrait largement souffrir du réchauffement climatique, même si le continent n’est à l’origine que de 3,5 % des émissions de CO2. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), d’ici la fin du siècle, l’Afrique pourrait enregistrer une hausse des températures comprise entre 1 et 4 degrés. Les rendements céréaliers diminueraient alors de 20 %. D’ici à 2025, 25 pays d’Afrique pourraient faire face à de sérieuses difficultés d’approvisionnement en eau potable et le niveau de la mer pourrait augmenter de plus d’un mètre d’ici la fin du siècle.