Lors de l’élection présidentielle santoméenne de ce dimanche 18 juillet, les votants devaient choisir parmi 19 candidats leur futur chef de l’Etat. Un scrutin pour le moment indécis.
L’archipel de Sao Tomé-et-Principe a vécu un rendez-vous important avec le premier tour de l’élection présidentielle ce dimanche 18 juillet. Après une élection présidentielle et un scrutin législatif marqués par des taux d’abstention records en 2016, les Santoméens ont repris goût en la politique avec cette nouvelle élection qui a passionné les foules. Il faut dire que le président sortant Evaristo Carvalho ne se présente pas pour un second mandat et 19 candidats étaient en lice pour lui succéder. Les 123 000 électeurs inscrits sur les listes étaient donc invités à se prononcer.
L’archipel de Sao Tomé-et-Principe est habitué à l’alternance politique et à la pratique démocratique depuis longtemps. Mais en 2016, les électeurs avaient assisté à une parodie d’élection : le président sortant Manuel Pinto da Costa avait refusé de prendre part au second tour pour protester contre de potentielles fraudes électorales, il avait ainsi offert à Evaristo Carvalho une victoire évidente.
Dans cet Etat insulaire de la côte ouest de l’Afrique, la Constitution du 10 septembre 1990 a consolidé le régime républicain parlementaire dans. Depuis, une formation tricéphale gère la chose publique et les populations semblent satisfaites de la dynamique politique malgré l’extrême pauvreté qui règne dans le pays. La présence de l’Etat dans l’économie est aussi critiquée. Plus de la moitié du PIB de Sao Tomé-et-Principe est assuré par les aides internationales. Malgré tout, le pays a gardé sa souveraineté malgré les présences de Taïwan, de la Chine et du Japon, tous très investis à Sao Tomé-et-Principe. Mais depuis la découverte de champs pétrolifères en 2010, les Etats-Unis ont annoncé vouloir installer une base militaire dans l’archipel.
Ce think tank américain et indépendant qui mesure l’évolution des libertés publiques dans le monde vient de publier son nouveau rapport. Le Cap-Vert fait un meilleur score que la France, le Sénégal perd 7 points et Sao-Tomé-et-Principe devance les USA. https://t.co/XB4ef0VNj8
— Laurent Bonardi 🇸🇳 (@LaurentBonardi) March 26, 2021
Un président sous pression
Le président santoméen sortant, Evaristo Carvalho, a dû faire face à de nombreux défis. Et le premier a été politique : après le premier tour de la présidentielle de 2016, il avait été accusé de fraude par son prédécesseur. Le boycott de l’ex-président Manuel da Costa a marqué le mandat de Carvalho, qui a, du coup, décidé de ne pas se présenter à sa propre succession, marqué par son expérience de la présidentielle cinq ans plus tôt.
Carvalho a eu beaucoup de difficultés à légitimer sa position, surtout depuis l’arrivée en 2018 deJorge Bom Jesus au poste de Premier ministre. Evaristo Carvalho s’est alors retrouvé coincé entre un parlement qui le menaçait de paralysie politique et un Premier ministre fort, soutenu par les populations. C’est quasi absent lors de ces deux dernières années que le président a terminé difficilement son mandat. Sa formation politique, l’ADI, a même décidé de le lâcher pour soutenir Bom Jesus, qui était le chef de la coalition MLSTP/PSD, représentant l’opposition.
Les Santoméens veulent une vraie cohabitation
Confronté à la crise sanitaire, la bonne gestion de Bom Jesus et sa position en tant que chef de l’exécutif en a fait l’homme le plus puissant du pays. Si 19 candidats tentent d’obtenir le poste de président, l’opinion publique cherche actuellement un président capable de travailler en bonne intelligence avec son Premier ministre. Les électeurs santoméens désirent, cette fois, un président capable de les unir mais surtout d’accepter une cohabitation pacifique avec le chef du gouvernement.
Selon la Commission électorale, la campagne n’a pas connu d’incident majeur, et tout a semblé calme le jour du scrutin. Les favoris de cette présidentielle sont Elsa Garrido, cheffe de la gauche santoméenne, et Guilherme Posser da Costa, allié du Premier ministre. Tous les candidats sont relativement jeunes — entre 37 et 68 ans — et le système politique santoméen a une ravivé l’enthousiasme des électeurs qui ont été nombreux à se déplacer. Un second tour semble inévitable.
🗳️🇸🇹#SaoTomeEtPrincipe, Ce processus de vote, qui se termine à 17h00, heure locale, permettra de choisir parmi 19 candidats, celui qui, sera le prochain président de la République de São Tomé et Príncipe.
— #AFRICA24 (@AFRICA24TV) July 18, 2021