Le président du Nigéria, Muhammadu Buhari, a annoncé aujourd’hui le début des travaux du gazoduc reliant le Nigéria et le Maroc. Cette décision intervient trois jours après une critique caustique vis-à-vis de la France.
« J’ai parlé à un Français qui disait n’importe quoi, et je lui ai expliqué qu’avec 1500 kilomètres de frontière, entre nous et le Niger, vous ne pouvez pas nous séparer », ainsi le président du Nigéria, Muhammadu Buhari, a défini l’un de ses nouveaux projets. En effet, l’aménagement territorial nigérian connait une expansion accélérée. Deux parties du chemin de fer qui reliera les ports nigérians à Abuja et ensuite traversera la frontière Nord sont déjà construits. Et le dernier, qui ira du Kano au Nigéria au Zinder au Niger vient d’être lancé.
Le président Buhari ne s’est pas caché, non plus, d’une envie de reprendre le business béninois. En effet, interrogé sur le risque que son expansion provoque Porto-Novo, il a répondu sèchement. « Nos frères du Niger devraient passer par le Nigéria. Nous voulons que leurs exportations soient assurées par nous », a déclaré Buhari à la chaîne Arise TV.
Aujourd’hui, le gouvernement nigérian a fait une autre annonce. Yusuf Usman, le directeur de la Nigerian national petroleum corporation (NNPC) a déclaré que l’étude du gazoduc entre le Nigéria et le Maroc est finie. Il a aussi annoncé que la validation de la construction est en cours. Et que les travaux commenceront dans quelques semaines.
Buhari avance à pas de géant dans le projet d’émancipation du Nigéria
Le président du Nigéria, Muhammadu Buhari, enchaine les annonces et ne se préoccupe plus de l’opinion internationale. Ses apparitions publiques suscitent beaucoup moins de critique. Malgré les pressions internationales sur l’affaire Twitter, les contraintes nationales sur fond de l’insécurité, Buhari semble déterminé à gouverner son pays souverainement. En effet, c’est un énorme contraste avec le président qui implorait les Etats-Unis pour une aide militaire fin avril. Il est aussi difficile de ne pas remarquer l’activité croissante de Buhari sur Facebook et les médias nigérians.
En soi, le président du Nigéria a vu sa gouvernance entravée par une guerre de communication. Il n’y pas eu une semaine sans que des dizaines d’articles de presse ne soient rédigés sur un attentat au Nigéria. Depuis l’entrée en fonction de Muhammadu Buhari, cependant, les choses se sont améliorées. Evidemment, les pertes de civils continuent, surtout dans le Nord du pays. Néanmoins, les morts dues aux attentats terroristes ont diminué de 83% par rapport à 2015. Le dernier rapport sur l’index global du terrorisme de l’IEP le prouve en détails.
Cependant, Muhammadu Buhari continue de s’engager dans de nouvelles controverses. Au début, c’était Twitter, ensuite la France et ses alliés africains dans le cadre de la crise malienne. Puis, il s’est attaqué aux cryptomonnaies les plus puissantes, avant de tacler le commerce béninois. Selon plusieurs observateurs, la nouvelle hausse de popularité de Buhari ne pourrait pas suffire à résister à toutes ces pressions.
Il s’agit, donc, d’une course contre la montre pour Buhari. Dans le traitement de l’insécurité partout dans le pays, l’installation des nouveaux projets de développement, comme l’exécution de mesures financières décisives pour contrecarrer l’inflation. Y arriverait-il avant 2023 ?
🇲🇦🇳🇬 | Le gouvernement nigérian s'apprête à lancer la construction du gazoduc Nigeria-Maroc.
Lancé en 2016 à Abuja sous la présidence du roi Mohammed VI et du président nigérian Muhammadu Buhari, ce projet bénéficiera à plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Maroc. pic.twitter.com/KfM5RlhpzD
— Sawt Al-Maghreb (@SawtAlMaghreb) June 15, 2021