Le président du Niger serait actuellement visé par un putsch. Des membres de la garde républicaine ont bouclé sa résidence à Niamey.
« Il ne faut pas permettre que les militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front où ils devraient être et que des colonels deviennent des ministres ou des chefs d’État ». En juillet 2021, Mohamed Bazoum, président du Niger, fustigeait les coups d’État. Il poursuivait alors, à propos des militaires : « Qui va faire la guerre à leur place ? Ce serait facile si chaque fois qu’une armée de nos pays a un échec sur le terrain, elle vienne prendre le pouvoir ! »
Ironie du sort, deux ans plus tard, quasiment jour pour jour, le président nigérien est, selon toute vraisemblance, la cible d’un coup d’État. Ce mercredi 26 juillet, au matin, des militaires ont en effet bloqué les accès à la résidence présidentielle.
Pour le moment, la situation est toujours floue. Que tentent de faire les éléments de la garde présidentielle mutins ? Le chef de l’État nigérien serait toujours retenu par les militaires, dans sa résidence. Plusieurs sources assurent que des négociations sont en cours, entre le président et les mutins.
Deux types de scénarios peuvent se dérouler. D’un côté, comme Umaro Sissoco Embaló l’an dernier, la tentative de putsch pourrait échouer si le président et les militaires trouvent un terrain d’entente. De l’autre côté, un putsch est tout à fait possible, tant Bazoum est sur la sellette depuis plusieurs mois déjà, n’arrivant pas à sécuriser son pays.
Mais tout serait en réalité parti d’une volonté de Bazoum de limoger le patron de la garde présidentielle, le général Omar Tchiani.
On se souvient que, fin mars 2021, un coup d’État contre Mahamadou Issoufou avait également été lancé, alors que Bazoum avait déjà été élu président. Bazoum suivra-t-il les traces d’Ibrahim Boubacar Keïta, de Roch Marc Christian Kaboré ou encore d’Alpha Condé ? Ou réussira-t-il à conserver son poste ?