Au Mozambique, le président Filipe Nyusi poursuit son opération limogeage au sein du gouvernement. Cette fois, c’est le Premier ministre Carlos Agostinho do Rosário qui en fait les frais, ainsi que six autres ministres.
Le président mozambicain Filipe Nyusi est actuellement en train de bouleverser le paysage politique de son pays. Le chef de l’Etat mozambicain avait remplacé, en novembre dernier, les ministres de l’Intérieur et de la Défense, par deux militaires. Cela avait été le point de départ d’une crise au sein du parti présidentiel, le Front de libération du Mozambique (FRELIMO). poco x3 pro prix tunisie
Ce jeudi, un communiqué de la présidence mozambicaine a annoncé le limogeage du Premier ministre, Carlos Agostinho do Rosário, après sept ans à son poste. La vice-ministre de la Santé Graça Cardoso a également été licenciée.
La veille, le mercredi 2 mars, un autre communiqué de la présidence annonçait le limogeage de six ministres : Adriano Maleiane (Finances et Economie), Ernesto Max Tonela (Energie et Mines), Carlos Mesquita (Industrie et Commerce), Carlos Siliya (Combattants), João Machatine Laimone (Infrastructure) et Augusta Maíta, la ministre des Eaux.
Le président Filipe Nyusi a pris tout les observateurs de cours et n’a pas tenu à expliquer sa décision. Il n’a, pour le moment, pas annoncé les noms des remplaçants des ministres limogés, ni la date de nomination de futurs ministres.
Filipe Nyusi seul contre… personne
Si la présidence du Mozambique avait, à demi-mots, indiqué que le remplacement des deux ministres de Défense et de l’Intérieur en novembre avait été opéré pour des raisons sécuritaires, difficile de savoir quelle mouche a piqué Nyusi. Selon les observateurs politiques, le remaniement ministériel n’était pas prioritaire, le gouvernement bénéficiant d’un contexte favorable après la reprise du nord par l’armée mozambicaine — avec l’aide du Rwanda et la SADC.
En revanche, Filipe Nyusi est sous le feu des critiques. La faute à sa propension à s’entourer de plus en plus de militaires, mais également en raison de l’embarrassant procès de la « dette cachée ».
Surtout, le président du Mozambique est en ballotage au sein de son propre parti, le Front de libération du Mozambique. De nombreux cadres du parti présidentiel dénoncent le « suivisme » du président, surtout depuis ses choix pour nommer des nouveaux ministres de le Défense et de l’Intérieur.
Nyusi avait, en effet, préféré deux cadres militaires indépendants formés à l’étranger, plutôt que leurs supérieurs ou des membres du parti présidentiel.
Toutefois, le président mozambicain bénéficie d’un contexte favorable. Réélu pour un second mandat, en 2018, le candidat du RENAMO et chef de l’opposition Alfonso Dhlakama, est décédé. En octobre 2021, le chef de l’aile armée du RENAMO, Mariano Nhongo, est également mort.