Au Mali, après l’attentat terroriste de Mondoro, qui a fait 27 morts dans les rangs de l’armée malienne, cette dernière pourchasse les responsables. La situation dans la région semble se stabiliser.
Ce lundi 7 mars est le dernier jour du deuil national décrété par Assimi Goïta, en hommage aux soldats maliens tués au sein de la garnison de Mondoro, au centre du Mali. L’attaque des groupes terroristes, vendredi dernier, avait fait 27 morts et 33 blessés, dont 21 graves, dans les rangs des Forces armées maliennes (FAMa).
#Mali confirms the death of 27 soldiers and killing 70 militants during an attack in Mondoro, Mopti Region and declares three days of national mourning. https://t.co/99QBPICKPB pic.twitter.com/m2Je9mUaH3
— Beverly Ochieng (@BeverlyOchieng) March 5, 2022
Si les habitants de la région déplorent la contre-attaque tardive de l’armée, qu’ils disent tout de même « soutenir nuit et jour », la réplique de Bamako a été relativement efficace. On décompte, selon les médias locaux et les annonces du gouvernement malien, 47 combattants terroristes tués vendredi, et une autre quarantaine durant le weekend, dont dix bombardés par l’aviation militaire malienne.
Un bilan qui ne suffit pas à faire oublier les pertes au sein de l’armée. Mais il n’empêche que, contrairement aux mois et années passés, les populations n’ont pas douté du soutien de l’Etat. Dans la ville de 42 000 habitants, seules quelques dizaines de civils se sont déplacés avant de retrouver leurs villages.
Peu de données fiables ont filtré quant au groupe terroriste responsable de l’attaque. Même si la région de Mondoro, le cercle de Douentza, a connu plusieurs incursions de la Katiba Macina, l’auteur de cet attentat récent, visant des militaires, serait un autre groupe, l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS), commandé par Yoro Abdeslam après la mort de son chef, Adnane Abou Walid al-Sahraoui, l’année dernière.
A Mondoro, les populations solidaires avec l’armée
Selon un communiqué de l’état-major des armées du Mali, parmi les terroristes tués dimanche se trouvaient des leaders nigériens, burkinabés et maliens.
« Certains leaders terroristes ont été neutralisés à savoir : Iboune Ibrahim et Malam Aboubacar tous de nationalité nigérienne, Alfousseni Barry, Iboune Younoussa alias Bobala et Nouhoum Dicko tous de nationalité burkinabè, Hassani Barry du village de Dialoubé, Amadou Dicko du village de Boni, Ague Issa alias Nassourou tous de nationalité malienne », lit-on dans le communiqué.
Le porte-parole du gouvernement malien, Abdoulaye Maïga, a déclaré quant à lui que « le ratissage des forces spéciales maliennes immédiatement déployées dans la zone a permis de retrouver et de neutraliser 47 terroristes dans la matinée ».
Les populations de la région frontalière avec le Burkina Faso ont subi plusieurs attaques terroristes depuis le début de l’offensive des groupes djihadistes en 2012. Ce que les habitants de Mondoro déplorent, par-dessus tout, c’est le manque d’infrastructures de télécommunication. Ces dernières sont systématiquement détruites par les groupes terroristes, qui tentent d’imposer un embargo dans la ville et ses alentours.
« L’une des recommandations phares des terroristes, c’est d’exiger de la population de se désolidariser de l’armée en place à Mondoro » a déclaré le secrétaire général de l’association des jeunes de Mondoro, Oumar Ongoiba, qui avait organisé un rassemblement de soutien des FAMa. « Et notre regroupement d’aujourd’hui, c’était de faire barrage à cette requête des groupes armés », affirme le militant.