Depuis plusieurs années, Madagascar est victime de cyclones meurtriers. Le dernier en date, cette nuit, a fait quatre morts. Avec un phénomène nouveau : le sud-ouest de l’île, autrefois épargné, est de plus en plus touché.
La nuit dernière, Madagascar a subi le passage d’un nouveau cyclone. Attendu et redouté, le cyclone tropical Freddy a traversé l’île. Bilan humain, selon le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) : quatre personnes sont mortes. En plus des nombreux dégâts matériels. Il faut dire que l’intensité du cyclone était forte : des vents violents, soufflant parfois jusqu’à 180 km/h, qui ont provoqué des énormes vagues pouvant atteindre les 10 mètres de hauteur. De quoi provoquer l’impuissance des populations de la région de Mananjary, déjà touchée par des cyclones il y a tout juste un an.
#Update: First images of Cyclone Freddy as it approaches Mananjary in #Madagascar .
Our teams are on the ground preparing to respond! @WFP plans to distribute hot meals to people sheltered in Mananjary, Manakara, Farafangana,#CycloneFreddy https://t.co/c5ahup9gDm pic.twitter.com/eij9F98Oyq
— WFP Media (@WFP_Media) February 21, 2023
En 2022, cinq catastrophes naturelles en deux mois
Action contre la faim rappelle en effet que, « en février 2022, les cyclones Batsitai et Emnati avaient causé de très lourd dommages dans le sud-est de l’île provoquant des inondations, des déplacements de population, la destruction d’infrastructures clés et d’habitations ». L’ONG estime que « la grande île de l’Océan indien subit de plein fouet les conséquences du changement climatique ».
Au-delà du cyclone de la nuit dernière — qui a balayé l’île d’est en ouest — et de ceux de l’année passée, Madagascar semble en effet propice à subir les catastrophes naturelles : la sècheresse « a été l’évènement climatique prédominant ces dernières années sur la côte sud-ouest de Madagascar », rappelle ainsi Action contre la faim qui indique que, avec des cyclones et des tempêtes tropicales, les populations sont impactées alors qu’elle étaient, jusqu’alors, « peu coutumières à des aléas naturels d’une telle intensité ».
L’an dernier, il avait fallu moins de deux mois pour que Madagascar soit frappée par pas moins de cinq catastrophes naturelles. Celles-ci avaient, de façon cumulée, fait 200 morts et près de 500 000 sinistrés. N’épargnant pas l’ouest du pays. Mais à quoi sont dus les nouveaux risques qui touchent cette partie de l’île, autrefois plus calme que la côte est ?
Des impacts sur la sécurité alimentaire
L’ONG Action contre la faim assure que « l’élévation de la température des eaux de surface du Canal de Mozambique offre des conditions favorables à l’émergence des fortes tempêtes tropicales dans la zone du sud-ouest, exposant la population urbaine et rurale aux risques cycloniques et aux inondations ». On se souvient du passage, en avril dernier, du cyclone Jasmine qui avait provoqué plus de 2 000 personnes sinistrées.
Des catastrophes naturelles qui ont des conséquences à plus long terme sur les populations locales : « Ces phénomènes climatiques ont un impact considérable sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations », déplore Action contre la faim.
Après le passage de Freddy, l’optimisme est cependant de mise : le BNGRC indique en effet que cette saison cyclonique 2023 devrait être plus faible que l’on ne le redoutait.