Le gouvernement des Seychelles espère devenir le premier pays du monde à atteindre l’immunité collective. Une future victoire contre la Covid-19 accompagnée de plusieurs mesures, qui concernent notamment les Sud-Africains.
Et si l’archipel des Seychelles devenait le premier pays au monde à atteindre l’immunité collective face à la Covid-19 ? Grâce à une campagne de vaccination rondement menée, qui devrait bientôt être bouclée. Le pays insulaire a utilisé, pour cette campagne, des doses produites par Sinopharm et AstraZeneca.
Le ministre des Affaires étrangères et du Tourisme, Louis Sylvestre Radegonde, vient de faire un bilan plutôt flatteur : actuellement, 87% des 100 177 habitants des Seychelles ont reçu la première dose de vaccin et 39% la seconde dose. Et le gouvernement semble aujourd’hui en mesure de combattre le virus : « Nous sommes convaincus que nous sommes en mesure de contenir et de gérer toute infection possible », a déclaré à RFI le ministre.
L’archipel avait enregistré 3 388 cas confirmés de coronavirus et 18 personnes sont décédées pendant l’épidémie, affirme le ministère de la Santé. Des statistiques qui, bien que hautes au niveau africain, semblent crédibles, puisqu’elles se rapprochent de la moyenne mondiale par habitant.
En avant le tourisme ?
Une bonne nouvelle pour au moins un secteur de l’économie : le tourisme. Les Seychelles dépendent à plus de 54% de leur PIB du tourisme. Malgré le programme de soutien du gouvernement, la Covid-19 a décimé l’économie du pays. Jusqu’à présent, les nouveaux arrivants ont dû être mis en quarantaine dans un hôtel désigné à leur arrivée, ce qui était plutôt dissuasif pour les touristes.
Cependant, dès le 25 mars prochain, les règles changent un peu : les visiteurs devront réserver un hébergement dans l’un des 700 établissements touristiques certifiés, dont une liste sera publiée prochainement. Tant que cet hébergement est réservé, il n’y a plus de restrictions sur le déplacement entre les 115 îles seychelloises.
Néanmoins, certaines mesures sanitaires seront toujours imposées, comme le port des masques, la distanciation sociale et la désinfection. Un test PCR négatif devra être présenté par les touristes qui arriveront aux Seychelles.
L’exception sud-africaine
Une exception toutefois concerne l’Afrique du Sud, pays le plus touché en Afrique par la Covid-19 et, plus récemment, par un variant pour le moins coriace. La présence de nombreux Sud-Africains aux Seychelles avait conduit le gouvernement britannique à mettre le pays sur sa liste rouge des destinations, empêchant ainsi les touristes britanniques de se rendre dans l’archipel.
Un coup dur pour les Seychelles. Le ministre du Tourisme a donc fait un choix de raison : « Le marché britannique et européen est plus grand pour nous en termes d’industrie du tourisme, bien plus que l’Afrique du Sud », rappelle-t-il. Les visiteurs d’Afrique du Sud ne seront donc pas autorisés à entrer aux Seychelles, contrairement aux autres.
L’Agence nationale du tourisme vient d’annoncer que le gouvernement seychellois était en train de négocier avec les autorités britanniques pour sortir de leur liste rouge. Avec un argument de taille, donc. Alors que les ressortissants britanniques ou irlandais voyageant depuis les pays de la liste rouge sont autorisés à rentrer au Royaume-Uni, ils sont soumis à des tests stricts et à une quarantaine obligatoire de dix jours dans un hôtel public. Cela impactait grandement les flux commerciaux, conduits majoritairement par des Britanniques. La facture de cette quarantaine s’élevait à au moins 2 000 euros.
Deux poids deux mesures
Avec l’annonce de la réouverture des frontières aux touristes, les réservations ont afflué dans les hôtels seychellois. Plus de 90 % d’entre elles provenaient de Dubaï. Parmi les destinations touristiques de l’Océan indien, seules les Seychelles ont levé leurs restrictions de voyage. Cela représente une opportunité intéressantes pour les entreprises nationales. Air Seychelles a donc un avantage sur ses concurrents et a pu faire redécoller ses avions.
Pour stimuler la demande, en plus des diverses activités de publicité en cours, la compagnie aérienne propose également des tarifs attractifs aux voyageurs des Emirats arabes unis qui planifient un voyage aux Seychelles. Une politique tarifaire jamais vue auparavant sur le marché de cette destination, traditionnellement tellement onéreuse.
Actuellement, avec des offres pouvant atteindre 300 euros pour un aller-retour, il est sûr que les Seychelles ont pris un certain avantage sur les autres destinations touristiques. Il reste à savoir comment évoluera la propagation des nouvelles souches du coronavirus dans les pays de départ vers les Seychelles. Si aucun nouveau cas ne se propage dans ce pays, l’archipel deviendrait le premier pays au monde à atteindre l’immunité collective.