Le Nigeria a décidé de suspendre les diplômes de cinq pays dans lesquels séviraient des faussaires capables de vendre des diplômes contre de l’argent.
C’est un coup dur pour les étudiants togolais, béninois, ougandais, kényans et nigériens qui souhaitent poursuivre leurs études ou trouver leur premier emploi au Nigeria. Les autorités du Nigeria ont en effet décidé de suspendre, en tout cas de manière provisoire, la validation des diplômes obtenus par les personnes ayant étudié dans l’un de ces cinq pays. La faute à un trafic de faux diplômes révélé par un journaliste.
Ce journaliste s’est infiltré dans une université du Bénin, l’École supérieure de gestion et de technologie de Cotonou, où il a obtenu un faux diplôme, grâce à la complicité de faussaires nigérians. Il n’aura fallu que trois à quatre semaines pour que le journaliste valide son parcours universitaire qui aurait dû durer quatre ans. Son faux diplôme universitaire lui a coûté à peine 400 000 francs CFA.
En tout, les autorités nigérianes suspectent 18 universités étrangères du Bénin et du Togo d’être susceptibles de fournir de faux diplômes. Trois autres pays — l’Ouganda, le Kenya et le Niger — seraient également concernés par se trafic, et le gouvernement nigérian veut donc également suspendre l’accréditation des diplômes universitaires en provenance de ces pays.
Le ministre nigérian de l’Éducation veut frapper un grand coup, estimant que « les étudiants qui fréquentent de telles institutions ne sont pas des victimes, mais des criminels ».
De son côté, le Bénin assure que seul l’enseignement privé est touché. « Il s’agit des établissements installés anarchiquement sur le territoire national sans autorisation, ou des établissements autorisés pour les formations de la section francophone et qui dispensent en toute illégalité les formations dans la section anglophone », indique Cotonou.