Samuel Eto’o vient d’être élu président de la Fédération camerounaise de football. Dès sa prise de fonctions, l’ancien international devra lancer de nombreux projets.
Il n’avait qu’une chance minime d’être élu président de la Fecafoot, la Fédération camerounaise de football. Mais Samuel Eto’o l’a saisie. Il avait d’ailleurs prévenu : « Il n’y a pas de débat, (…), je serai le prochain président de la fédération, malgré toutes les tricheries ». Et l’ancien Lion indomptable, tout juste élu ce samedi 11 décembre, doit désormais être à la hauteur de ses ambitions. Après avoir accusé de « corruption, manipulation de matchs et détournement de fonds » son adversaire, le président sortant Seidou Mbombo Njoya, Eto’o devra remettre de l’ordre dans la Fecafoot.
Et l’un de ses principaux chantiers, c’est la restructuration de la Fédération camerounaise de football. Car du côté de la gouvernance de la Fecafoot, il y a beaucoup à revoir. Plus habitué aux pelouses qu’à l’administration, Samuel Eto’o devra placer des hommes de confiance, capables de gérer l’aspect administratif de la Fecafoot. Mais pas seulement : il sera également question de gestion des budgets — la Fecafoot doit être redressée financièrement, notamment après avoir dépensé près de 1,5 million d’euros sur ces cinq dernières années, rien qu’en frais juridiques —, de nouvelles règles concernant l’éthique et la gestion des ligues régionales et départementales.
Mais Samuel Eto’o est surtout et avant tout un ancien joueur de football. Et c’est sans aucun doute le ballon rond qui l’intéresse le plus au Cameroun. L’ex-Barcelonais veut miser sur le football des jeunes et compte organiser un championnat national de football pour les nouvelles générations. De quoi laisser penser que l’ancien Lion indomptable misera avant tout sur la détection des talents et la formation. Il compte d’ailleurs lancer concrètement la Ligue de Football des jeunes du Cameroun, actuellement au point mort.
Redonner aux compétitions de l’intérêt
Le football professionnel est également l’un des gros chantiers d’Eto’o, après une présidence marquée par des perturbations importantes des compétitions nationales. Des affaires ont opposé la Fecafoot et la Ligue ces dernières années et, au Cameroun, il a plus été question de procès que de football. Samuel Eto’o veut donc redonner de l’intérêt aux compétitions nationales. Et cela passera forcément par une refonte du championnat national, ainsi que par des efforts concernant l’arbitrage ou la gestion des clubs.
De derniers chantiers attendent enfin l’ancien international : notamment le dossier du football féminin, qui manque de compétitions, ainsi que celui du football amateur. Pour ce faire, l’ancien joueur de Barcelone a plusieurs atouts dans sa besace. Des contacts d’abord : Samuel Eto’o a été soutenu par d’anciens internationaux mais aussi par des personnalités ayant déjà travaillé au sein des instances dirigeantes du football. La star du foot veut pouvoir compter sur l’Etat, mais aussi sur des entreprises ou des associations pour l’aider dans sa mission.
L’objectif ultime du nouveau président de la Fecafoot est de restaurer l’image de la fédération en particulier, et du football camerounais en général. « Un championnat qui se vide de ses meilleurs éléments et qui n’en attire pas d’autres pour équilibrer la balance, c’est un championnat qui perd de son intérêt, en particulier pour les spectateurs. Cet exode des talents se manifeste aussi forcément par une baisse en termes de qualité technique et rend les imprécisions plus fréquentes, au grand dam du spectacle mais aussi des performances face à des rivaux mieux lotis », avait-il déploré lors de sa campagne. Samuel Eto’o veut travailler autant sur le terrain sportif que sur celui de la politique, pour redonner à son pays ses lettres de noblesse.