Ce dimanche à Versailles, en France, l’ancien archevêque de Kinshasa, le Cardinal de l’Eglise catholique Laurent Monsengwo, est décédé, après avoir fait un malaise.
Le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, ancient archevêque de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), est décédé ce dimanche 11 juillet. Evacué le 5 juillet en France après un malaise, il a expiré à Versailles à l’âge de 81 ans.
L’éminent homme de l’Eglise catholique était très aimé et très influent. Père synodal pour la troisième assemblée du synode des évêques sur la famille en 2014, il faisait partie des personnages prépondérants de l’Eglise catholique. Laurent Monsengwo était aussi très proche du précédent pape, Benoît XVI, ainsi que de son successeur, le pape François, qu’il participa à élire.
Feu Cardinal Monsengwo a démissionné de sa province ecclésiastique de Kinshasa en 2018. Où le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu l’a remplacé à la tête de l’archidiocèse. Les hommages ont afflué du monde entier pour le décès de Monsengwo, que ce soit des fidèles, des chefs religieux ou des politiciens et célébrités. Le défunt était très important, et a établi la concordance entre l’Eglise, la société congolaise et les sphères du pouvoir. Il était aussi un opposant notoire du président du Zaïre, Mobutu Sese Seko.
Je suis atterré par le décès de son Éminence Laurent Cardinal Monsengwo. Une perte énorme pour la #RDC. Il était le ciment de la cohésion nationale. Merci à Dieu pour tout ce qu’il a fait pour notre pays. Que son âme repose en paix. Mes condoléances à tous les Congolais. pic.twitter.com/2v06hNh65r
— Martin Fayulu (@MartinFayulu) July 11, 2021
Laurent Monsengwo, entre l’Eglise et la politique
Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a déclaré : « Je salue un prince de l’Eglise qui œuvra longtemps au service du peuple ». Le président du Mouvement de libération du Congo (MLC) et ancien chef rebelle, Jean-Pierre Bemba, a qualifié Monsengwo d’un « Père enjoué, altruiste et dévoué ».
Aussi, un communiqué de la présidence décrit le Cardinal Monsengwo comme « l’un des acteurs majeurs de la démocratisation du pays ». Il faut rappeler qu’au fil des différents régimes politiques en RDC, et avant au Zaïre, Monsengwo s’est opposé à tous les anciens chefs d’Etat. De Mobutu à Laurent Kabila, en passant par Joseph Kabila, il a toujours critiqué le pouvoir en place. Ses interventions sous Mobutu ont officiellement mis l’Eglise catholique sur la carte politique en RDC. Dans les années 1970, il était secrétaire général de la Conférence épiscopale du Zaïre. Depuis sa promotion en tant qu’archevêque de Kisangani dans le Nord du pays, il a multiplié les appels au « retour à la démocratie ».
Cependant, à la chute de Mobutu, il devint vice-président du SCEAM, regroupant toutes les conférences catholiques d’Afrique et de Madagascar. Transféré d’Accra à Kinshasa en 2007, Monsengwo a déclaré : « Si je voulais le pouvoir, je l’aurais pris en 1997. Mais mon pouvoir ecclésiastique est mille fois supérieur u pouvoir politique ».
Puis, devenu Cardinal en 2010, Monsengwo a participé à la réforme de la Curie romaine et la Pastor Bonus. Durant la révision de cette dernière, il représentait l’Afrique. Son retour en politique en 2018, afin de convaincre Joseph Kabila de quitter le pouvoir, a été précédé par sa démission de l’archidiocèse. En raison de son âge, il n’est pas renouvelé dans ses fonctions. Son décès serait « une épreuve pour les fidèles » selon le Vatican.
J'ai la profonde douleur d'annoncer à la communauté chrétienne catholique et à toutes les personnes de bonne volonté le décès du Cardinal Laurent Monsengwo, ce dimanche 11 juin à Versailles en France. Intensifions les prières pour son repos éternel auprès de Dieu qu'il a servi.
— Cardinal Fridolin Ambongo Besungu (@TataCardinal) July 11, 2021