Dimanche, le Comité exécutif de la Confédération africaine de football a tenu une réunion pour délibérer sur le possible report de la CAN 2021. Le dernier mot reviendra au président de la CAF, Patrice Motsepe, en visite au Cameroun ce mercredi.
Le Comex de la CAF s’est réuni, pendant quatre heures, en visioconférence dimanche. A l’ordre du jour, la décision de maintenir ou non la date de la CAN 2021, qui doit normalement débuter le 9 janvier prochain au Cameroun.
Une réunion présidée par le patron de la FIFA Gianni Infantino, qui a montré à quel point les fédérations africaines de football étaient divisées. En effet, relaie le média sportif algérien Compétition, le débat aurait été très houleux. D’un côté, Infantino, appuyé par son conseiller égyptien Hany Abo Rida et par le vice-président du Comex de la CAF, le Marocain Fouzi Lekjaa, a défendu le report de la CAN.
Vendredi, nos informations penchaient vers une annulation de la compétition. Une décision qui s’inscrirait dans l’agenda d’Infantino pour convaincre les Européens de la tenue d’une Coupe du Monde bisannuelle.
En effet, l’un des points de débat à propos de cette Coupe d’Afrique est la non-participation des joueurs africains évoluant en Europe. Un durcissement inédit de la position des clubs européens vis-à-vis de la Coupe d’Afrique, avec le nouveau variant de la Covid-19 comme prétexte.
De son côté, le nouveau président de la Fecafoot, Samuel Eto’o, aurait « refusé catégoriquement l’idée du report ».
Patrice Motsepe, le président de la CAF, aura le dernier mot, après un voyage à Yaoundé prévu ce mercredi 22 décembre. Une visite décisive du patron de la CAF. Mais la position pro-Infantino du Sud-Africain ne fait aucun doute. Le patron de l’instance dirigeante africaine de football pourrait opter pour une annulation…
Un énième report ou une annulation de cette CAN serait une véritable humiliation pour le football africain. Pour rappel, cette CAN au Cameroun était initialement prévue en 2019 avant d’être délocalisée.
La tenue cette Coupe d’Afrique au Cameroun est symbolique dans la mesure où les pays africains ne doivent pas laisser les clubs européens leur dicter une ligne de conduite mais elle l’est également pour le nouveau président de la fédération de football du pays hôte, @SamuelEtoo pic.twitter.com/RFFuLEcV3U
— 𝒜𝙗𝙪𝙗𝙖𝙠𝙧 𝒮𝙖𝙙𝙞𝙠𝙝 (@Boubacar_Niasse) December 15, 2021
Le Cameroun et la CAN, une interminable histoire
La défaite du Camerounais Issa Hayatou à la présidence de la CAF, en 2017, au profit d’Ahmad Ahmad, a provoqué des remous. Le colloque de la CAF, en juillet de la même année, a décidé que la prochaine CAN verrait la participation de 24 équipes, ce qui avait rajouté un défi de logistique supplémentaire, que le Cameroun a accepté.
Un mois plus tard, Ahmad Ahmad estimait que le Cameroun ne serait pas prêt « même pour une CAN à quatre équipes ». Un an plus tard, le Cameroun n’était, en effet, pas prêt et l’Egypte avait repris la CAN 2019, remportée par l’actuelle championne en titre l’Algérie.
Afin de ménager le Cameroun, qui n’a pas accueilli une CAN depuis 1972, la Côte d’Ivoire et la Guinée ont accepté le report des éditions de 2021 et de 2023. Entre temps, le CHAN, en avril 2020, devait mettre le Cameroun sur les rails. Une compétition reportée. Depuis, la suspension d’Ahmad Ahmad de la présidence de la CAF et l’élection de Patrice Motsepe à la tête de l’instance ont fini de changer la donne.
Avec deux ans de préparation, le pays de Paul Biya n’a fait que multiplier les cafouillages quant à la préparation de la compétition. Livraison des stades en retard, protocole sanitaire insuffisant, logistique calamiteuse… Après les tentatives du Maroc, puis du Qatar, de reprendre l’accueil de la CAN, le Cameroun est aujourd’hui menacé, officiellement en raison du nouveau variant de la Covid-19 qui « fait peur aux clubs européens ».