Nouvelle escalade de tension entre le Mali et la France, l’ambassadeur français à Bamako a été invité à quitter le territoire malien dans un délai de 72 heures.
Les provocations du ministre français des Affaires Etrangères, Jean-Yves Le Drian, ne sont pas passées. Après sa dernière sortie hostile envers les autorités militaires maliennes, qu’il juge « illégitimes », son homologue malien Abdoulaye Diop a convoqué l’ambassadeur français, Joël Meyer, et l’a sommé de quitter le territoire dans un délai de 72 heures.
Une position que le chef de la diplomatie malienne avait déjà partagée depuis samedi dernier. Abdoulaye Diop déplorait, également, le « deux poids, deux mesures » de la France en Afrique. Selon lui, Paris adoube ou condamne les coups d’Etat en fonction de ses propres intérêts.
Néanmoins, et à titre général, cette nouvelle étape vers la rupture entre Paris et Bamako était attendue. Le gouvernement malien, et en premier lieu le Premier ministre Choguel Maïga, est aux antipodes avec la France depuis des mois, sur tous les sujets. Dernier sujet revenant dans l’actualité : l’intervention militaire française et européenne au Mali. Mais, également, les accusations par Bamako envers Paris d’être à l’origine de la récente décision de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) de lourdement sanctionner le Mali.
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Entre le Mali et la France, des relations au point de non-retour
Il faut dire que l’Etat français avait poursuivi ses provocations vis-à-vis des autorités maliennes depuis le premier acte de la transition malienne, qui s’est soldé par le coup d’Etat renversant le défunt ex-président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
Si les relations commerciales, militaires et économiques entre la France et le Mali n’ont cessé de se dégrader depuis, la diplomatie en prend un coup surtout depuis le renversement du président de la transition Bah N’Daw. Paris a exprimé clairement qu’elle n’accepterait pas le président Assimi Goïta ou les autres représentants de la junte dans le gouvernement.
Jean-Yves Le Drian, tenu pour responsable de la dernière dégradation dans les relations franco-maliennes, considérait déjà le Mali comme « la frontière sud de la France », dans une interview datant de janvier 2021.
Là où les relations entre Paris et Bamako ont atteint le point de non-retour, cependant, c’est à l’avènement du déploiement de paramilitaires russes du groupe Wagner au Mali. Une information que le gouvernement malien nie, et que Paris juge inacceptable. Aucun changement n’a été remarqué avec l’arrivée d’instructeurs militaires russes officiels au Mali. La France étant clairement en rivalité avec la Russie en Afrique, surtout militairement, le rapprochement entre le Mali et Moscou a visiblement déplu à Paris.